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Décrocher un job dans des endroits "sensibles"? Il vous faudra "un super certificat" de l'Autorité Nationale de Sécurité

 
 

Pour la première fois, la présidente de l'Autorité Nationale de Sécurité s'exprime. Cette instance se charge d'attribuer les habilitations de sécurité, une sorte de super certificat de bonne vie et mœurs pour le personnel qui travaille dans des endroits sensibles. Ces dernières années, deux personnes travaillant dans des centrales nucléaires, se sont vues retirer ces documents. Elles étaient soupçonnées de radicalisme. Une interview exclusive dans notre RTLINFO 19H, signée Dominique Demoulin et Damien Loumaye.

Claudia de Maesschalck, la présidente de l'Autorité Nationale de Sécurité, sait tout sur les 41 000 belges qui possèdent aujourd'hui une "habilitation de sécurité" mais elle n'en dira rien. Ici la discretion, la loyauté et l'intégrité sont les 3 règles à respecter. C'est sur ces bases que l'on accorde ou non ces habilitations à sécurité. Ce sésame permet d'avoir accès à des informations secrètes ou a des lieux très sensibles.

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La personne et son entourage scrutée à la loupe

"C'est par exemple pour les personnes travaillant pour les Affaires Etrangères. Les diplomates sont habilités, mais cela peut concerner aussi les gens qui travaillent sur les sites nucléaires, ou ceux qui travaillent pour les sociétés de gardiennage et de nettoyage. Pour pouvoir accéder à cet emploi, une enquête de sécurité est faite. C'est une enquête profonde qui est établie dans le temps. Cette enquête prend plusieurs mois et qui concerne la personne même, mais aussi son entourage", explique la présidente.


L'enquête sur ce travailleur est menée par la police, la Sûreté de l'Etat, les renseignements militaires, les douanes ou l'Agence Nationale de Sécurité nucléaire. Ces informations aboutissent dans des bureaux que vous ne verrez pas et dont peu de personnes connaissent la localisation exacte. C'est là qu'on décide collégialement d'accorder ou non l'habilitation de la sécurité.


Depuis les attentats de Paris, les demandes explosent

"On parle à la fois des intérêts de l'état mais on parle aussi des gens. Lorsqu'il y a des doutes, des discussions peuvent prendre plusieurs heures pour arriver à la bonne décision", détaille Claudia de Maesschalck.

Depuis les attentats de Paris, les demandes de vérification ont explosé. Toutes ne peuvent pas être rencontrées. Mais dans un avenir proche, les prérogatives du service devraient être élargies, de même que la durée de vie des habilitations -5 ans aujourd'hui- pourrait être raccourcie.

"S'il y a des nouveaux éléments qui parviennent chez les autorités collégiales, bien sûr notre autorité est saisie et on procède à la réévalation et peut-être le retrait", précise la présidente de l'Autorité Nationale de Sécurité.

Ce fut le cas pour deux travailleurs du nucléaire et pour deux bagagistes de l'aéroport, dont l'un est désormais inculpé. Pour cette catégorie de personnes, l'enquête est plus superficielle, cela expliquerait qu'il soit passé entre les mailles du filet.


 

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