Ce week-end, le ministre fédéral de la santé a sous-entendu que les écoles pourraient devenir des sources de contamination. Qu'en est-il concrètement sur le terrain?
Le collège Saint-Michel à Bruxelles est fermé depuis ce lundi matin. Cette fermeture d'une semaine a été décidée par précaution. Cinq professeurs ont été testés positifs au Covid-19 dont quatre au variant britannique. Au total, 270 élèves ont été écartés. La situation devenait progressivement ingérable car d'autres enseignants étaient déjà absents.
La fermeture a été décidée telle que le prévoit la circulaire d'un point de vue organisationnel. "Ce n'est pas du tout parce que l'on est face à une inflation de cas qui ferait que même circuler dans les couloirs serait dangereux", explique Benoît Gallet, directeur du collège.
6 établissements scolaires sur 2.500 sont actuellement fermés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour l'instant, la situation sanitaire dans les écoles reste sous contrôle. "On parle d'une incidence de 49 cas positifs par 100.000 enfants par 15 jours en école primaire, 85 en école secondaire et 240 dans la population adulte générale", éclaire Pierre Smeesters, chef du département pédiatrie à l'hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola. Selon les chiffres actuels, les écoles ne sont pas des foyers de contamination malgré l'apparition du variant britannique.
"Il faut étudier ça école par école. On ne peut pas fermer toutes les écoles car certaines sont touchées", estime une mère de famille rencontrée à la sortie d'une école.
Le variant britannique 30 à 40% plus contagieux
Pour les experts, il faut réagir vite en écartant les cas potentiels dans les établissements et en faisant des tests le plus rapidement possible. "Il faut également limiter les contacts entre les bulles, c'est-à-dire limiter les activités extrascolaires, notamment pour les moins de 12 ans en intérieur", souligne Dimitri Van Der Linden, pédiatre infectiologue aux Cliniques Universitaires Saint-Luc.
La souche britannique et de 30 à 40% plus contagieuse que le virus d'origine. La transmission est plus rapide mais ne cible pas plus spécifiquement les enfants. "Si on trouve du virus, ça ne veut pas pour autant dire que la transmission a lieu. Ça, c'est une nuance importante. Et si on prend une école et que l'on teste 4.000 enfants, on va trouver du virus chez certains enfants. Mais si l'on prend 4.000 adultes dans une entreprise ou dans un milieu professionnel, on en trouvera probablement deux fois plus", insiste Pierre Smeesters.
De plus, le taux d'absentéisme des enseignants en Fédération Wallonie-Bruxelles est de 4%. C'est deux fois moins qu'habituellement.
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