Infrabel, gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, a présenté lundi ses premières clôtures "connectées" sur une zone de 300 mètres à Jambes. Destiné à réduire les intrusions sur les voies et les dégradations faites aux clôtures déjà en place, le dispositif sera progressivement étendu à d'autres points sensibles du réseau.
Le fonctionnement des clôtures "connectées" a été développé par une entreprise française et elles sont déjà utilisées en France. Concrètement, des senseurs sont disposés tous les 2,5 mètres sur la clôture et une caméra-dôme est placée au sommet d'un mat. Lorsqu'une personne tente d'escalader, voire d'endommager un grillage, un ou plusieurs senseurs détectent le choc. Une alarme se met alors en marche et la caméra cible précisément la zone concernée. Outre l'aspect dissuasif de la sirène, des opérateurs d'un centre de contrôle peuvent ainsi visualiser la situation en temps réel.
En cas de besoin, une équipe de Securail (SNCB) ou de la police peut aussi être envoyée sur place. En test depuis juin 2019 à Jambes, le dispositif a fait ses preuves. Seules cinq traversées des voies et deux tentatives ont été recensées, alors que plus aucune dégradation n'a été constatée. Dans un premier temps, la trop forte sensibilité des capteurs entraînait trop de fausses alarmes, mais le problème a pu être solutionné.
"Jusqu'à présent, on a eu jusqu'à une centaine de traversées par an. Sur les 5 derniers mois de test, on a eu trois traversées effectives et deux personnes qui ont rebroussé chemin. Donc la sécurité est considérablement améliorée", ajoute Frédéric Sacré, le porte-parole d'Infrabel, gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire.
60.000 euros pour les 600 mètres installés à Jambes
Infrabel envisage dorénavant l'installation de la technologie à d'autres des 53 points sensibles du réseau. Son coût reste cependant important : il faut compter environ 100 euros du mètre (hors clôture), soit 60.000 euros pour les 600 mètres installés à Jambes (300 mètres de chaque côté des voies).
"Dans un premier temps, ça nous permettra de prendre des mesures de sécurité. Si la personne rentre et reste dans la voie, il y a une procédure pour essayer d'éviter un accident", explique Gaëtan Van Overmeiren, conseiller en gestion de la sécurité opérationnelle.
La ponctualité s'est ainsi également améliorée car souvent quand une personne est signalée sur les voies, le trafic est mis à l'arrêt.
Infrabel pourrait envisager d'installer ce système dans d'autres point sensibles comme à Gand, Schaerbeek ou à Cheratte, près de Liège.
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