Le groupe sucrier français Tereos affirme qu'il est "trop tôt pour établir de quelconques liens de causalité" entre la rupture d'un bassin de décantation d'une de ses usines dans le Nord et la pollution de l'Escaut en Belgique, qualifiée de "catastrophe environnementale".
Le groupe sucrier français Tereos affirme qu'il est "trop tôt pour établir de quelconques liens de causalité" entre la rupture d'un bassin de décantation d'une de ses usines dans le Nord et la pollution de l'Escaut en Belgique, qualifiée de "catastrophe environnementale".
"Jeudi, Tereos a été contacté à la suite de la découverte de poissons morts en Belgique à plus de 30 km de la sucrerie. A ce stade, il est encore trop tôt pour établir de quelconques liens de causalité", fait valoir la coopérative dans une déclaration transmise par mail à l'AFP, disant qu'elle "assumera sa responsabilité si elle venait à être établie."
Au total, 100.000 m3 de liquide noirâtre, essentiellement des matières organiques, se sont déversés dans la nature à partir du 9 avril, conséquence de la rupture d'une digue de l'usine Tereos de Thun-Saint-Martin qui retenait des eaux de lavage de betteraves. Selon l'Office français de la biodiversité, ces eaux de lavage ont "rapidement saturé le milieu aquatique", d'abord dans des ruisseaux des environs avant d'atteindre l'Escaut, fleuve traversant la France, la Belgique et les Pays-Bas. En se dégradant dans l'eau, ces matières organiques consomment l'oxygène présente et "asphyxient tous les organismes vivant à proximité", d'après la même source.
Des dizaines de milliers de tonnes de poissons morts
La Région wallonne (concernée par 35 km du fleuve) a estimé à des dizaines de milliers de tonnes la quantité de poissons morts. Tereos dit avoir "immédiatement mis en oeuvre les actions nécessaires pour répondre à l'urgence de la situation et a d'emblée alerté les autorités compétentes françaises en évoquant le point spécifique de l'Escaut." Le premier sucrier français (marque Béghin Say) assure également s'être "mobilisé en lien étroit avec les autorités locales françaises pour accompagner les quelques riverains affectés et les quatre agriculteurs dont le terrain a été inondé" et pour "participer au nettoyage des cours d'eau et accélérer le retour à la normale de leur taux en oxygène". "C'est une catastrophe environnementale", a commenté un porte-parole de la Région wallonne, Nicolas Yernaux.
Le principe du "pollueur-payeur" pourrait valoir à Tereos une amende allant jusqu'à 1 million d'euros "et ce uniquement en Wallonie", selon lui. En août 2018, des milliers de poissons de l'Oise, dans l'Aisne, étaient morts à cause d'une pollution de matière organique due à une fuite sur une conduite d'une autre usine de Tereos.
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