Depuis son apparition en Chine en décembre, l'infection respiratoire Covid-19 a entraîné plus de 2.800 décès sur 83.000 personnes contaminées, dans au moins 53 pays. Certaines catégories de la population sont nettement plus à risque, selon les données disponibles. L'analyse la plus complète à ce jour, publiée le 17 février par les autorités chinoises puis le 24 février dans la revue médicale américaine Jama, montre ainsi que le taux de mortalité augmente nettement avec l'âge.
Sur près de 45.000 cas confirmés, le taux moyen de mortalité est de 2,3%. Mais aucun décès n'est à déplorer parmi les enfants de moins de 10 ans. Jusqu'à 39 ans, le taux de mortalité reste très bas, à 0,2%, puis passe à 0,4% chez les quadragénaires, 1,3% chez les 50-59 ans, 3,6% chez les 60-69 ans et 8% chez les 70-79 ans.
Des mesures dans les maisons de repos
Le nombre d'échantillons à analyser en Belgique a explosé hier : "Normalement on reçoit à peu près 10 échantillons par jour. Hier, on en a reçu 75. On voit que les gens sont de retour de leurs vacances. On travaille jour et nuit pour analyser ces échantillons. Je pense que aujourd'hui va être lourd aussi. Après ça va normalement diminuer" a indiqué Marc Van Ranst, épidémiologiste à la KULeuven.
Les personnes âgées étant une population plus à risque, une certaine inquiétude peut être présente dans les maisons de repos : "Des procédures ont été établies pour les maisons de repos, c'est très important. Ce sont à peu près les mêmes que pour la grippe mexicaine en 2009. Ça consiste à isoler les patients et éviter les visites autant que possible".
Les jeunes épargnés
En revanche, les plus jeunes semblent épargnés, comme le relève Marc Van Ranst: "Pour le moment, on pense que les bébés et les petits enfants sont moins à risque. Le taux d'hospitalisation est de presque 0 et la mortalité de 0".
L'absence de victimes chez les plus jeunes laisse perplexes les spécialistes, car nourrissons et jeunes enfants font habituellement partie des personnes vulnérables aux maladies infectieuses. "C'est surprenant, car quand on regarde toutes les autres infections respiratoires - bactériennes ou virales - on a presque toujours beaucoup de cas graves chez les personnes très âgées, mais aussi chez les très jeunes, en particulier les moins de cinq ans", souligne Cécile Viboud, épidémiologiste au National Institutes of Health (Etats-Unis).
"Il faut regarder s'il n'y a pas une forme de protection croisée du fait de la récente épidémie de coronavirus saisonniers", ceux qui provoquent un simple rhume, observe John M. Nicholls, professeur de pathologie à l'université de Hong Kong. Une deuxième hypothèse est que le système immunitaire des enfants serait conçu "pour ne pas surréagir en présence de nouveaux agents infectieux".
Autre caractéristique notable du Covid-19, les hommes sont davantage menacés que les femmes par une issue fatale: alors qu'ils représentent 51,4% des cas confirmés dans cette étude, ils pèsent pour presque les deux-tiers des décès (63,8%).
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