Les responsables politiques souhaitent rendre la vaccination obligatoire pour tous les prestataires de soins, y compris pour les soignants indépendants. C'est en tous cas l'intention du monde politique à l'issue du Comité de concertation. L'objectif est de garantir au maximum la sécurité des patients. Pour parvenir à imposer cette vaccination, des négociations vont débuter avec les syndicats mais aussi avec les représentants du personnel médical. Il faut en effet fixer un cadre légal.
L’obligation vaccinale au sein du personnel soignant n’en est pour l’instant qu’au stade de l’accord de principe avec les autorités. Reste à savoir quelles seront les modalités pratiques et les fonctions concernées par cette mesure.
"Est-ce que les infirmières dans les crèches seront visées? Le personnel d'entretien pour les hôpitaux, qui va dans les chambres, sera-t-il concerné? Il y a une concertation à faire pour définir les secteurs", s'interroge Yves Hellendorff, secrétaire national CNE pour le secteur non-marchand.
Dans les semaines à venir, les autorités politiques doivent définir en concertation avec les secteurs concernés, la base légale de cette obligation vaccinale. Et cela soulève inévitablement, la question des sanctions.
"Il ne s'agit pas de licencier ou de réduire des rémunérations, mais il faudra les changer d'affectation et les mettre dans des endroits ou dans des fonctions dans lesquelles ils n'auront pas de contacts avec les patients", indique Jacques De Toeuf, le président honoraire de l’association belge des syndicats médicaux (Absym).
Mais il s’agit avant tout de convaincre et, dans l’ensemble, les représentants des différents secteurs de soins de santé sont plutôt favorables à l’obligation vaccinale.
"Pour nous, il est tout à fait acceptable que le politique prenne cette responsabilité en matière de santé publique. Cela a d'ailleurs était fait antérieurement en matière d'hépatite B, sans soulever un tollé général", ajoute Yves Hellendorff.
"Cela impose quand même au soignant de ne pas mettre le malade dans une situation de risque d'être contaminé par lui. Nous sommes là pour soigner des gens et pas pour les rendre malades", conclut Jacques De Toeuf.
Autre inconnue: va-t-on se diriger vers une obligation définitive ou une obligation temporaire suivant l’évolution de la vaccination et de l’épidémie? La question, comme de nombreuses autres, reste pour l’instant en suspens.
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