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Tous les petits glaciers vont-ils disparaitre? "L’enjeu, c’est de limiter les dégâts", alerte François Gemenne

 
 

L'effondrement du glacier de la Marmolada, dans les Alpes italiennes, s'inscrit dans un phénomène plus large lié au réchauffement climatiques. De tels incidents sont appelés à se reproduire.

François Gemenne, directeur de l’observatoire de l’environnement à l’université de Liège et membre du GIEC, apportait son éclairage sur la fonte des petits glaciers en Europe. Il répondait aux questions de notre journaliste Antoine Schuurwegen, en duplex pour le RTLINFO 13H.

Tous les petits glaciers d’Europe vont disparaître dans les prochaines années ?

Pour tous les petits glaciers de montagne, si vous me passez l’expression, c’est mort ! C’est un des impacts du changement climatique, qui est très clairement inéluctable. Ces petits glaciers de montagne sont condamnés. Ça veut dire que d’ici 20 à 30 ans au maximum, tous les glaciers des Alpes ou des Pyrénées auront disparu. Un glacier que beaucoup de téléspectateurs connaissent sans doute : la mer de glace à Chamonix aura disparu. Ça veut dire que les enfants qui sont nés d’ici 20 ou 25 ans ne pourront plus connaître ce glacier.

On ne peut plus gagner le combat contre le réchauffement climatique, on peut juste en limiter les dégâts ?

On n’est pas face à un problème binaire. Ce n’est pas gagné ou perdu. C’est un problème graduel. Et le changement climatique, il est là. Il va rester avec nous pendant au moins tout le siècle. L’enjeu effectivement aujourd’hui, c’est de limiter la casse. Et c’est pour ça que chaque dixième de degré va compter. Chaque tonne de CO2 qu’on va émettre dans l’atmosphère va compter. Et l’enjeu, c’est vraiment de limiter les dégâts. Mais il faut accepter le fait que le changement climatique, aujourd’hui, est irréversible, et qu’il est déjà là.

Justement, certains impacts de ce changement climatique sont déjà bien présents, c’est le cas notamment des inondations…

Bien sûr, on sait que l’un des impacts du changement climatique ça va être la multiplication, et l’augmentation de l’intensité de phénomènes extrêmes, notamment les vagues de chaleur, mais aussi les précipitations extrêmes comme celles qu’on a connues en Belgique et en Allemagne l’été dernier. C’est pour ça qu’il y a vraiment urgence à mettre en place des plans d’adaptation de manière à éviter que ces événements extrêmes ne se transforment en catastrophes et en inondations.


 

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