Comme tous les secteurs, les crèches aussi ont des règles bien spécifiques de fermeture si un cas covid devait se déclarer parmi les accueillant(e)s ou les enfants. Quel protocole les milieux d’accueil doivent-ils suivre ? En cas de fermeture, des solutions sont-elles proposées aux parents qui travaillent ? RTL INFO fait le point.
"Comme chaque matin, il est 7h05 quand j’arrive à la crèche pour y déposer ma fille. Et là je suis confrontée à un gros problème : la crèche ne reçoit aucun enfant à cause d’une accueillante qui a été testée positive au covid. Donc tout le groupe de celle-ci est fermé. Par contre, les autres groupes sont ouverts", nous écrit Leilanie via le bouton orange Alertez-nous. Cette jeune maman s’est retrouvée embêtée et n’a pu se rendre au travail à cause de cette situation quelque peu gênante.
"Les crèches sont censées assurer une permanence peu importe les complications, et non au moindre cas, fermer tout un groupe. Que fais-je de ma fille ? Je me vois dans l’obligation de renoncer à aller travailler 10 minutes avant que ma journée commence !", s’indigne-t-elle.
Dans la mesure du possible, le milieu d'accueil doit contacter les parents au minimum la veille
Cette situation est-elle normale ? La crèche a-t-elle suivi le protocole et les recommandations de Sciensano ? Pour y voir plus clair, nous avons contacté la porte-parole de l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE), Sylvie Anzalone. Elle explique que la crèche aurait dû contacter Leilanie au moins la veille: "Le milieu d’accueil aurait dû informer les parents la veille ou dès que la responsable a eu connaissance de la situation. Ce n’est pas au moment où on arrive pour déposer son enfant qu’on doit être informé", explique la porte parole de l'ONE, puis précise: "Des modèles de lettre ONE sont à disposition des milieux d’accueil pour informer les parents" au mieux.
Le milieu d'accueil aurait donc dû prévenir Leilanie au moins la veille via l'une de ces lettres, pour laisser le temps à la maman de s'organiser. Cependant, nous ne connaissons pas les détails et ne voulons pas incriminer la crèche concernée, elle a pour une raison X ou Y prévenu la maman le jour-même. Dans les faits, ce n'est pas censé se passer comme ça.
Concernant le fait que les autres sections soient ouvertes, la porte-parole explique que c'est tout à fait normal : "On ne ferme pas tout le milieu d’accueil s’il y a un adulte positif d’une section. On fermera alors juste la section concernée". Les autres sections restent ouvertes et continuent d'accueillir les enfants comme d'habitude (sauf bien entendu ceux dont la section est fermée). Une mesure de sécurité pour éviter le plus de contaminations possible : "On ne va pas prendre le risque de mélanger les enfants qui ont eu un contact avec la personne positive au risque que l’enfant devienne positif et qu’il contamine les autres qui au départ n’ont pas eu de contact à risque".
Rappel des règles de fermeture covid dans les crèches
Plus globalement, Sylvie Anzalone nous a rappelé les règles de fermeture des crèches pour cause de cas covid. Voici le détail :
- Si un cas de covid-19 est détecté chez un enfant :
- Si un seul enfant est testé positif, ni la section concernée ni le milieu d'accueil ne ferment. "On informe les parents et on surveille l’apparition de symptômes".
- Si un cas de covid-19 est détecté chez un(e) accueillant(e) ou deux enfants :
- La section concernée, pas le milieu d’accueil, doit être fermée. Les autres sections peuvent donc continuer d'accueillir des enfants (pas de la section fermée bien évidemment) ;
- Les adultes et les enfants sont placés en quarantaine et doivent réaliser 2 tests, qu'ils soient vaccinés ou non : le premier au 1er jour d'isolement et le second au 7e jour après le contact à risque.
- Le temps de fermeture de la section dépend de la durée de quarantaine et des résultats des tests des accueillant(e)s et des enfants. La quarantaine peut donc être plus ou moins longue :
- La fermeture de la section dépend de la durée de la quarantaine et des résultats des tests des adultes et des enfants : si aucun test n'est réalisé, la quarantaine et la fermeture dureront au total 10 jours ;
- Pour les enfants/adultes vaccinés : un test doit être réalisé au 1er jour de quarantaine. Si le test est négatif, la période d'isolement peut prendre fin. La section devra alors fermer le temps de tester toutes les personnes concernées. La fermeture de la section sera donc inférieure à 10 jours, et devraient durer 2 à 3 jours, si tous les tests s'avèrent négatifs au jour 1. Un deuxième test devra être réalisé 7 jours après ;
- Pour les adultes non-vaccinés : deux tests doivent être réalisés (au 1er et 7e jour). La quarantaine peut prendre fin uniquement si le deuxième test est négatif (jour 7). Dans ce cas, la section sera fermée le temps de la quarantaine soit 10 jours au total. Mais cela peut aussi durer plus longtemps pour des raisons de manque de personnel, ou si d’autres cas positifs venaient à être déclarés.
Les crèches sont-elles beaucoup impactées par le covid-19 ? Y a-t-il eu beaucoup de fermetures au cours du dernier trimestre ?
D'après les chiffres donnés par la porte-parole de l'ONE, au total, en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), il y a environ 4.200 milieux d’accueils, qu'ils s'agissent de crèches, d'accueillant(es) salarié(e)s ou bien d'accueillant(e)s indépendant(e)s. En deux mois et demi (septembre, octobre et mi-novembre), il y a eu 156 fermetures soit d'une section soit du milieu d’accueil dans son entièreté, toujours selon les chiffres de l'ONE. "Il ne s’agit donc pas de 156 milieux d’accueil différents qui ont fermé puisque plusieurs sections d'un même centre d'accueil ont fermé au même moment", précise Sylvie Anzalone.
Au total, en deux mois et demi, seulement 3.8% des crèches en FWB ont dû fermer pour cause de cas covid.
Des alternatives sont-elles proposées aux parents qui travaillent et qui ne peuvent garder leur enfant ?
"Lors de l’inscription, des discussions ont lieu sur les solutions de garde parce que l'enfant peut être malade ou autre cas de première nécessité. Donc les possibles solutions de secours sont déjà prévues" entre le milieu d'accueil et les parents, explique Sylvie Anzalone. "Le conseil de l’administration de l’ONE a aussi réactivé les aides en cas de fermeture covid pour compenser cette difficulté", ajoute la porte-parole. Une aide compensatoire activée au 1er juillet et disponible jusqu'au 31 décembre, précise-t-elle.
D'après la porte-parole, "l'enfant dont les accueillantes stoppent leurs activités peut être gardé dans un autre milieu d’accueil. L’ONE aide et accompagne les parents qui téléphonent. L'ONE peut même donner des listes et parfois téléphoner lui-même", détaille-t-elle. Mais elle précise que cela n'est pas possible "dans le contexte du covid".
Problème hors-covid : la FWB fait face à un manque de places dans ses milieux d'accueil
Plus généralement, la porte-parole de l'ONE pointe un souci de taille concernant les milieux d'accueil en FWB. Un problème qui peut impacter les parents : "Il manque des places. L'ONE est consciente du manque de places d'accueil et souhaite en créer davantage". Ces dernières années, 10.000 places ont été créées, assure-t-elle. "Et 4.000 places de plus le seront d’ici 2025", termine-t-elle.
Pour toute autre question liée au coronavirus et aux mesures, veuillez vous rendre sur la FAQ du site de l'ONE.
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