La ministre des Droits des femmes et de l'Egalité des chances en Fédération Wallonie-Bruxelles, Isabelle Simonis, a dénoncé jeudi le projet du secrétaire d'Etat fédéral en charge de l'Asile et de la Migration, Theo Francken, d'instaurer un cours de "respect des femmes" à destination des migrants.
Aux yeux de la ministres socialiste, le secrétaire d'Etat N-VA n'avance aucun argument de fond légitimant sa décision d'organiser des cours de "respect" envers les femmes à destination des migrants. "Il se base sur un fait divers survenu en Allemagne pour lequel nous ne disposons d'aucun élément probant: l'identité des auteurs des agressions de Cologne n'est pas encore connue et les seuls éléments dont semblent disposer les enquêteurs à ce stade sont quelques signalements de personnes d'origine magrébine".
"Proposer dès lors une telle mesure aujourd'hui, en Belgique, c'est faire un amalgame entre indications formulées dans une enquête allemande et personnes réfugiées. C'est un timing inapproprié qui camoufle un racisme à peine déguisé", selon la ministre citée dans un communiqué.
Celle-ci rappelle que les discriminations graves envers les femmes sont commises par des individus ou groupes "de toutes les origines sociales, ethniques ou nationales". "On ne peut, au nom des droits des femmes, créer de nouvelles discriminations", s'insurge la ministre. Celle-ci dit d'ailleurs vouloir prendre connaissance du contenu du cours annoncé par M. Francken à destination des migrants car "la notion de respect n'équivaut pas à celle d'égalité".
"Respecter", argumente la ministre, "renvoie à l'idée de ne pas porter atteinte, avoir de la considération pour des opinions. C'est bien inférieur à la notion d'égalité qui prône l'équivalence des droits et ne souffre d'aucune différence de traitement".
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