La collégiale Sainte-Waudru de Mons, édifice majeur du patrimoine wallon, a été abîmée, affirment le réseau Archeologia.be et la communauté Historia. Selon ces deux associations, la collégiale a été restaurée illégalement par un amateur.
Toujours d'après ces sources, cela ferait des mois que cela dure… Un ouvrier vient faire ses petits travaux, il rénove par ci, par là. Mais le résultat, d'après elles, est consternant. Des riverains ont donné l'alerte.
Du produit interdit a été utilisé
La communauté Historia et le réseau Archeologia.be se sont rendus sur place hier, ils n'en reviennent pas. L'ouvrier a poncé avec force des bas-reliefs, des statues, laissant des traces de griffes, du fer incrusté. Pire, il a repeint la plupart des statues en blanc, un blanc clinquant, peinture bon marché.
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C’est de nouveau un cas malheureux où on pense bien faire... Et on arrive à des catastrophes
L'homme a remis à jour, entre guillemets, les dorures d'époques en les recouvrant d'acrylique. Il a refait les ornements d'un autel avec un mélange de béton.
Toute la collégiale y serait passée. Saint-Éloi a été repeint avec du produit du commerce chimique, donc interdit.
"C’est de nouveau un cas malheureux où on pense bien faire, où on pense entretenir en bon père de famille son bien patrimonial qui appartient à la collectivité. Cela part d’un bon sentiment. Malheureusement, on n’a pas la formation. On n’a pas la bonne méthode et on arrive à des catastrophes", déplore Didier Dehon, historien de l’art pour l'Agence wallonne du patrimoine.
La Fabrique d'église a pris la décision
La Fabrique d’église le reconnaît, c’est à la demande d’un de ses membres que l’ouvrier a ainsi œuvré depuis le confinement. "Pour lui, il s’agissait d’améliorer un certain nombre de choses et c’est vrai qu’il y a des choses qui ont été améliorées mais pas dans le sens où ça aurait dû l’être, suivant les directives patrimoniales", indique
Pierre Dufour, président de la Fabrique d’église de la Collégiale Sainte-Waudru.
Comme il s’agit d’un patrimoine classé, l’agence wallonne du patrimoine aurait dû être prévenue. Un formulaire doit être remplie, des procédures suivies.
L’Institut royal du patrimoine artistique est attendue sur place pour un plan de sauvetage de la vingtaine d’œuvres. L’ouvrier est aujourd’hui cantonné au nettoyage de l’édifice. Par chance, il n’a pas touché au Car d’Or, un des symboles de la ville.
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