Pas toujours facile pour les médecins de dialoguer avec des patients dont ils ne connaissent pas la langue. Pour les aider, un projet -pilote prévoit de leur offrir les services d'un interprète... à distance. Une médiation, via vidéo-conférence, par exemple, qui se pratique déjà depuis plusieurs années à l'hôpital Marie Curie de Charleroi, où se sont rendus ce matin Justine Roldan Perez et Gaëtan Delez.
Le docteur Treille reçoit aujourd’hui en consultation une patiente russe ne parlant pas français. Grâce à cette tablette, il peut communiquer avec elle et l’ausculter aisément. Par écran interposé, l’interprète traduit toute la conversation, une aide précieuse dans ce genre de situation.
"Les patients sont en détresse parce qu’ils ont des problèmes de santé, ils sont en détresse parce qu’ils ne parlent pas notre langage et donc on est là pour demander aux médiatrices d’aussi rajouter le côté émotionnel, l’intelligence de leur connaissance culturelle de la langue et de la nationalité du patient", estime Serge treille, le chef du service de néphrologie-dialyse.
"Des fois, c'est assez difficile"
Dans la pratique, c’est le service de médiation interculturelle relié au CHU de Charleroi qui chapeaute le programme: prise de rendez-vous, gestion des demandes mais également accompagnement sur le terrain. Melek Eren, adjointe responsable du service de médiation interculturelle, explique le fonctionnement de ce système: "Ce sont principalement les stewards hospitaliers qui font partie aussi de notre service qui amènent les tablettes dans les consultations. Les médiatrices, elles, sont implémentées dans le bâtiment à l’espace santé à Charleroi. Elles font leur traduction par vidéo-conférence de là-bas".
La médiatrice joue un rôle crucial dans cette communication qui n’est pas toujours simple. "On travaille dans tous les services et les questions peuvent être vraiment diverses. Des fois, c’est assez difficile de passer le message d’un patient au médecin et d’un médecin au patient", admet Aurica Chirianov, médiatrice interculturelle pour le russe et le roumain.
De nombreux hôpitaux et maisons médicales travaillent également avec ce système. Le SPF Santé publique aimerait étendre ce projet au médecin traitant.
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