L'Horeca va pouvoir ouvrir ses terrasses le 8 mai prochain, mais pour qu'elle soient utilisables, agréables et conformes aux règles, les tenanciers vont devoir procéder à des investissements, sans garantie de rentabilité. Les exploitants attendent aujourd'hui tous les détails des protocoles.
En Wallonie, 10% des établissements Horeca disposent d'une terrasse. Dès lors, depuis l'annonce de l'ouverture de celles-ci le 8 mai, bon nombre de cafetiers et restaurateurs s'engagent dans une course contre la montre pour en installer une dans les temps ou pour mettre en place celle dont ils disposent. Nos reporters Céline Praile et Gaëtan Zanchetta ont rencontré Jordane et Nicolas, deux restaurateurs privilégiés qui disposent d'un bel espace couvert. "Il fait deux degrés, observe Jordane. Donc que fait-on, on ouvre la terrasse ou on ne l'ouvre pas (le 8 mai)?".
Ces restaurateurs ne savent pas encore s'ils ouvriront au vu des investissements complémentaires à réaliser. "Oui, il faudra investir dans des chaufferettes et ainsi de suite mais avec quel budget? On n'a plus rien!", dénonce Jordane.
Quel est le protocole? Les restaurateurs attendent d'en savoir plus
Le protocole des mesures à respecter n'est pas encore connu. Difficile d'aménager les terrasses sans connaître ces mesures. "Les clients pourront-ils traverser le bâtiment? Aller aux toilettes? Combien de personnes par table? Quelle distanciation entre les tables? Est-ce que les terrasses vont pouvoir être couvertes de parasols ou bien sous une tonnelle fermée et en partie ou pas du tout?", énumère Luc Marchal, président de la Fédération Horeca du Hainaut.
En plus de ces inconnues, les restaurateurs vont devoir faire preuve d'encore plus de flexibilité et accepter les aléas de la météo. Une autre restauratrice aimerait racheter du mobilier supplémentaire pour accueillir le plus de clients possibles. "Trouver des solutions pour éventuellement couvrir la terrasse s'il pleut, amener du chauffage, des plaids pour que les gens soient un petit peu plus confortablement installés", prévoit Julie Courbe, restauratrice.
Les investissements risquent de ne pas être rentables. "A priori, s'il pleut ce ne sera pas rentable du tout parce qu'on ne va pas pouvoir continuer le service, on ne va pas pouvoir le finaliser", estime Julie Courbe. "Vous imaginez bien que le nombre d'établissements qui ont une grande capacité se comptent sur les doigts de la main, lance Luc Marchal, président de la Fédération Horeca du Hainaut. Si on sort des grand-place des villes, il y a pas beaucoup d'endroits où il y a des terrasses".
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