La FGTB a publié lundi son nouveau baromètre socio-économique qui s'articule autour de quatre thèmes et montre, selon le syndicat socialiste, combien la qualité de vie de nombreux Belges recule depuis plusieurs années.
L'édition 2016 du baromètre socio-économique de la FGTB se décline en quatre thèmes -pouvoir (de) vivre décemment; pouvoir (de) vivre une vie professionnelle de qualité; pouvoir (de) vivre ensemble; pouvoir (de) vivre sur une planète préservée- et vise à dépasser les indicateurs économiques habituels qui "ne sont pas de bons critères pour mesurer le bien-être des gens".
Au travers une multitude d'indicateurs émanant de diverses institutions belges et internationales (BNB, OCDE, Inami, Giec, etc.), on y apprend notamment que le taux de risque de pauvreté de la population belge a atteint 15,5% en 2014 (statistique la plus récente émanant du baromètre interfédéral de la pauvreté), le niveau le plus élevé des 10 dernières années. Le nombre de personnes en règlement collectif de dettes n'a cessé d'augmenter ces dernières années, passant de 56.952 en 2007 à 97.636 en 2015, tout comme le nombre de bénéficiaires du revenu d'intégration, passé de 95.479 en 2012 à 115.400 l'an dernier.
Pouvoir d'achat en baisse contre productivité en hausse
La FGTB met en outre en avant le fait que le salaire médian était de 2.976 euros bruts en Belgique en 2014, ce qui signifie que la moitié des travailleurs gagnent un salaire mensuel inférieur, la seconde moitié gagnant davantage. Parallèlement, "le pouvoir d'achat est en baisse continue depuis 2009 et est redescendu au niveau de 2006", et ce, alors que la productivité, elle, augmente, pointe le syndicat socialiste qui en conclut que "les travailleurs belges sont de plus en plus productifs mais que les profits supplémentaires qui en sont tirés ne se traduisent pas en hausses de salaires équivalentes".
L'intérim et les temps partiels en hausse
Malgré des chiffres évoquant une baisse du chômage depuis un an et demi, la FGTB rappelle "qu'il n'y a jamais eu autant d'exclus du chômage en 2015" et que "le nombre d'emplois à temps partiel 'faute de mieux' a fortement augmenté depuis le début de la crise". Quant à l'intérim, il est en "augmentation constante" alors que près de 61% des contrats intérimaires sont en réalité des contrats journaliers.
Les solutions du syndicat
En réponse aux constats du baromètre, la FGTB estime qu'"il faut retrouver le sens du progrès social en termes de redistribution des richesses mais aussi en termes de qualité de vie". Et le syndicat socialiste de proposer "une fiscalité plus juste", des services publics de qualité et accessibles à tous, une politique salariale préservant le pouvoir d'achat et réduisant l'écart salarial entre hommes et femmes ainsi qu'une réduction collective du temps de travail qui permettrait à davantage de personnes d'avoir accès au marché du travail.
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