Le syndicat socialiste FGTB organise ce mardi quatre actions interprofessionnelles en Wallonie et à Bruxelles sous le slogan "Non aux deux poids, deux mesures". Le syndicat estime avoir été floué dans la réforme du marché du travail et dans le dossier des pensions, pour lequel de nouvelles mesures ont été arrêtées dans le cadre du dernier contrôle budgétaire fédéral conclu le 9 avril. Il dénonce également l'absence de concertation.
La FGTB organise ce mardi quatre actions interprofessionnelles en Wallonie et à Bruxelles et la CSC manifestera mercredi après-midi à Bruxelles contre les nouvelles mesures arrêtées par le gouvernement fédéral dans le cadre du dernier contrôle budgétaire.
Les actions:
A Charleroi, le cortège s'est étiré de rue en rue, jusqu'au boulevard Tirou (photo d'un internaute). Banderoles et drapeaux déployés, les manifestants ont répété des slogans qui demandaient aux banques de payer et réclamaient de l'emploi pour les jeunes. En tête du cortège, figuraient des représentants des jeunes de la FGTB. Le cortège a marqué un arrêt le long du boulevard Tirou, devant le siège de BNP Paribas Fortis, à quelques centaines de mètres du chantier en construction du complexe commercial Rive Gauche.
De nombreux représentants des autres régions avaient pris part au cortège, venus de Namur, Tournai et du Brabant wallon, notamment. Les manifestants se sont rendus au pied de la tour des Finances, à l'extrémité des quais de Sambre. Antonio Cocciolo, responsable de la FGTB Métal, y a pris la parole. Il a rappelé les grandes lignes de la politique gouvernementale, et le prix qu'avait coûté la crise bancaire, un prix assumé par les travailleurs, a-t-il insisté.
Il a également appelé à se serrer les coudes, au moment où s'engagent d'importants débats sur l'avenir social du pays. Enfin, il a souligné que d'autres manifestations figurent au calendrier syndical et qu'elles nécessiteront une nouvelle capacité de mobilisation. La manifestation s'est déroulée sans incident mais elle a perturbé les conditions de trafic, particulièrement dans le quartier de la Ville-Basse.
A Liège, la FGTB Liège-Huy-Waremme a mené une action mardi de 10h30 à 12h00 sur l'esplanade située entre la gare de Liège-Guillemins et la tour des Finances. Selon le syndicat socialiste, près de 2.500 personnes se sont mobilisées et ont écouté les discours de Christian Jacquemin, secrétaire régional de la FGTB Verviers, et Jean-François Ramquet, secrétaire régional de la FGTB Liège-Huy-Waremme.
Lors de sa prise de parole en public, Christian Jacquemin a fustigé l'attitude du gouvernement fédéral. "La chasse aux chômeurs va se poursuivre", a-t-il annoncé. "Ce gouvernement composé de fachos, de tricheurs, de menteurs et d'incompétents ne cherche pas à résoudre les problèmes de fond. Pour faire des économies, il met la pression sur votre emploi et votre travail."
Soulignant qu'à côté des coupes dans la sécurité sociale, "aucune disposition n'est prévue pour s'attaquer à l'évasion fiscale révélée dans le scandale des Panama papers", Jean-François Ramquet a prôné une justice fiscale et mis en garde le gouvernement Michel dont "les décisions renforcent les inégalités".
Discours à Bruxelles: "Une bande de gamins de merde"
Plusieurs milliers de militants étaient rassemblés mardi place de la Monnaie, à Bruxelles à partir de 11h00. Selon le président Rudy De Leeuw, ils seraient environ 3.000, ce chiffre n'étant pas définitif. "Alors que le scandale des 'Panama Papers' vient de sortir, le gouvernement remet en cause la semaine des 38 heures", a-t-il indiqué. "Ce sont toujours les mêmes qui payent."
"Nos forces de conviction pour combattre ce gouvernement dont j'ose dire, et ce n'est pas mon habitude de parler comme cela, mais c'est un gouvernement qui est composé d'une bande de gamins de merde qui ne respectent plus les travailleurs. Tous ces jeunes ministres qui n'ont jamais vu des entreprises, quand ils vont dans des entreprises. Ils vont dans le bon côté où les employeurs vont leur montrer ce qui est bon mais ils ne voient pas les conditions des travailleurs, dans quelles conditions ils sont exploités, ils sont mis dans les vestiaires et les réfectoires. Et donc ils ne savent rien de la réalité des entreprises et c'est eux qui doivent nous dire comment négocier les conditions des travailleurs?", a déclahé, véhément, le secrétaire général de la FGTB Marc Goblet devant la foule massée place de la Monnaie.
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Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis à 14h30 ce mardi, devant le siège de la FGTB, à Namur, avant de parcourir les deux rues qui les séparaient du SPF Finances. Selon le syndicat, 500 personnes étaient présentes.
Avant d'entamer la marche vers le SPF Finances, Guy Fays, le secrétaire régional de la FGTB, a tenu un premier discours au balcon du siège de la FGTB de Namur. "Cette action se veut symbolique, ludique et revendicative", a-t-il déclaré. Lors de ce discours, il a notamment fait un parallèle avec les "Panama Papers": "des entreprises se croient au-dessus des lois", a-t-il dénoncé.
Arrivé devant le siège des contributions, une mise en scène "théâtrale" a été organisée. On pouvait voir une plage du nom de "Panama Beach". Sur cette plage, des dirigeants, des "riches" et plusieurs slogans explicites.
Les perturbations: situation catastrophique à Liège et Charleroi
La porte-parole des TEC Liège-Verviers, Carine Zanella, a fait le point ce matin sur les bus qui sont sortis ou non des dépôts de la province de Liège. Dans la ville de Liège, à 6h10 ce matin, ça promettait de rouler très très peu.
- Aucun bus n'est sorti du dépôt de Jemeppe, le 2ème plus important de la province.
- Seul un bus sur deux (52%) est sorti du dépôt principal de Robermont
- Seul un bus sur trois (33%) est sorti du dépôt de Rocourt
Ailleurs dans la province, à peine 18% des bus ont quitté le dépôt d’Oreye, touchant fortement la région de Waremme, d’autant qu’un bus sur 3 (31%) n’avait pas quitté le dépôt d’Omal. Seuls 50% des bus sont partis du dépôt de Verlaine, touchant eux la région de Huy. Les informations concernant le dépôt de Wanze n’étaient pas encore disponible.
Les bus circulent toutefois normalement dans les zones d'Eupen (100%), Verviers (94% au dépôt de Verviers et 100% au dépôt de Bassenge) et dans le Condroz (100% au dépôt de Warzée), indique encore la porte-parole.
Résultat, à Liège, de nombreuses personnes ont préféré prendre leur voiture plutôt que de tenter leur chance en bus. Notre journaliste Frédéric Delfosse a pu être témoin de l'augmentation de la circulation que cela a provoqué ce matin dans la cité ardente et nous a envoyé la vidéo ci-dessus. Toutes ces personnes devront reprendre leur voiture pour rentrer chez eux ce soir. On s'attend donc à des embouteillages également à l'heure de pointe de la soirée.
Vous pouvez vous tenir informé des informations ajoutées par la TEC en cliquant sur ce lien.
A Charleroi, la situation est comparable à Liège. Au départ de Jumet, 28% des bus roulent ainsi que huit trams, qui circulent à une fréquence de trente minutes. Ailleurs, 14% des bus sont sortis de Genson, 23% d'Anderlues et 44% de Nalinnes. Résultat: 23% des services de bus seulement étaient assurés peu avant 7h00, et la moitié des métros roulaient, selon la porte-parole du TEC carolo.
Les TEC Hainaut signalent eux à leur clientèle que des perturbations sont annoncées sur le réseau de bus des régions de Mons Borinage, du Centre et du Hainaut occidental:
- La Louvière: 83% des services étaient assurés peu avant 7h00
- Mons: seuls 50% des voyages deaient être assurés, prévoyaient hier les TEC.
- Eugies : 95% des voyages assurés
- Hainaut occidental : 95% des bus régie assurent leur service et 100% des voyages assurés par les exploitants
Le trafic sur le réseau TEC Namur, et plus spécifiquement celui de la zone urbaine, était aussi perturbé ce matin, mais bien moins qu'à Liège ou Charleroi. "C'est à Namur que les perturbations se font le plus sentir avec 2% des lignes touchées, cela reste néanmoins assez faible", a déclaré la porte-parole du TEC Namur-Luxembourg, Michelle Gotal, ce matin. Les lignes les plus touchées sont celles de la zone urbaine de Namur. La ligne 8 est la plus affectée, mais l'impact reste "relativement faible". Des perturbations sont également prévues sur les lignes 2b, 5, 11, 11b, 23, 27, 56, 65 et 821. Cependant, pour la plupart il ne s'agit que d'un bus annulé sur la journée. Dans les secteurs de Ohey et Florennes, les bus circulent par contre normalement.
Et sur le rail?
Les nouvelles sont plutôt bonnes pour les voyageurs du rail. "On ne s'attend pas spécialement à des perturbations, le personnel qui travaille demain n'est pas appelé à manifester", explique la porte-parole de la SNCB. "Généralement, quand il y a des rassemblements des autres secteurs, ils ont besoin des trains pour se déplacer donc ça roule", ajoutait hier Arnaud Reymann, le porte-parole de la SNCB.
D'autres actions organisées cette semaine
Cette journée de mobilisation donne le coup d'envoi d'une série d'actions syndicales prévues cette semaine et la semaine prochaine. La CSC manifestera mercredi après-midi à Bruxelles. La CGSP AMiO a pour sa part appelé les fonctionnaires fédéraux à une grève de 24 heures le 26 avril.
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