Fatima Hadfi, la mère de Bilal Hadfi, a témoigné lors d'une émission télé sur la chaîne Maghreb TV. Elle y fait part de son désespoir et de son incompréhension. "On ne peut rien prévoir Il vivait comme tout le monde", raconte-t-elle.
C'est un coup de fil étonnant qu'a reçu Mohamed Tijjini, animateur d'une émission sur la chaine Maghreb TV. Ce samedi, la mère de l'un des kamikazes des attentats de Paris a témoigné sur la chaine Maghreb TV, une chaine belge destinée à la communauté maghrébine de Belgique. Durant près d’une demi-heure, Fatima Hadfi y explique les circonstances qui ont probablement amené son fils, Bilal Hadfi, à passer à l’acte. Agé de 20 ans quand il s'est fait exploser auprès du Stade de France, Bilal Hadfi n’a fait aucune victime dans sa mort. Cadet de trois frères, il disposait de la nationalité française mais avait toujours vécu en Belgique où il est né. Il vivait dans le quartier bruxellois de Neder-over-Heembeke jusqu'à son départ en Syrie.
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Mohamed Tijjini, présentateur de l’émission, a interviewé la mère de Bilal Hadfi non sans un certain malaise par moment. La mère, Fatima Hadfi, débute son intervention en évoquant les difficultés qu’elle rencontre à se saisir du corps de son fils. "Sa dépouille est toujours à Paris. On fait le nécessaire, mais rien ne bouge. On a fait le nécessaire avec le Consulat marocain, les autorités françaises, avec les pompes funèbres, avec les banques."
Plus tard dans l'interview, elle revient sur la personnalité de son fils:
"Ils ont été pris dans un engrenage. Ils ont été arrachés de leur famille (...) On ne peut rien prévoir. Il vivait comme tout le monde. Il allait à l’école. Il a été pendant deux ans harcelé par un professeur (…) C’était un bon garçon. Aimable et serviable. Malgré cela, on a su le déstabiliser."
Elle ajoute sur l'antenne de Maghreb TV: "Je sais très bien qu’en passant dans votre émission, je vais entendre des méchancetés. ‘Elle aurait dû, elle aurait pu’. Moi-même, je me le suis dit. J’aurais dû être plus à l’écoute, plus proche de mes enfants alors que je le suis déjà. En Syrie, ils font tout pour que les jeunes coupent avec leur famille. Et surtout avec les mamans. Une mère, ce sont des ‘je t’aime et tu me manques’. Et cela leur pose problème."
Michaël Dantinne, criminologue à l’ULG, apporte son éclairage sur ses déclarations dans le RTLinfo 19heures: "Quand on l’écoute, elle dit qu’il a fait de mauvaises rencontres. Il a été manipulé. Il a été placé au ban de la société. C’est vrai, on ne se radicalise pas tout seul. Il y a souvent un effet de mauvaise fréquentation, mais tous ceux qui ont ces fréquentations ne versent pas dans l’acte. Il y a vraiment une forme de déni qui au vu des actes est compréhensible, mais qui peut choquer au vu des actes le commun des mortels."
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