Le centre d'appel "écoute-enfant" reçoit de plus en plus d'appels concernant des cas de violence conjugale au sein de couples d'adolescents. Celle-ci peut être d'ordre sexuel, physique ou psychologique. Parmi les faits, le contrôle du GSM. Une pratique assez fréquente, comme en ont témoigné plusieurs jeunes au micro de Vincent Jamoulle pour le RTLINFO 13H.
La violence conjugale existe aussi au sein des couples d’adolescents. Le centre d’appel "écoute-enfant" attire l’attention sur ce phénomène. Ils reçoivent de plus en plus d’appels, de jeunes filles, notamment, entre 16 et 18 ans, qui sont victimes de violences psychologiques, sexuelles ou physiques de la part de leur petit ami. "On a des violences de type psychologique, c’est contrôler le GSM, interdire les sorties, des insultes et caetera. Il y a des violences physiques, où là on peut voir des gifles qui peuvent d’ailleurs être banalisées, on peut voir des coups plus importants et des violences sexuelles", explique Fabienne Glowacz, professeur de psychologie à l’ULG, au micro de notre journaliste.
"J’ai jamais fouillé le GSM mais je serais capable, je crois, de le faire"
Quand la violence s’installe dans le couple, chacun est souvent tour à tour auteur ou victime, qu’il soit garçon ou fille, et dans tous les milieux sociaux. Scénario récurrent et très actuel de violence psychologique : fouiller le GSM de l’autre, à son insu. "Pas moi, mais elle oui. Elle a fouillé dans mon téléphone. Y’avait les raisons"., confie un adolescent. "J’ai pris des protections contre, mais c’est vrai qu’elle a déjà essayé", explique un autre jeune homme. "J’ai jamais fouillé le GSM mais je serais capable, je crois, de le faire", admet une jeune fille.
"On peut être quand même assez blessé malgré notre âge"
"Ça a été beaucoup la jalousie, y’a des moments où on se sent quand même assez mal, et je pense parfois même mes grands-parents me disent, vous êtes jeunes, c’est pas grave, l’amour c’est pas comme si vous étiez adultes, mais en fait, on peut être quand même assez blessé malgré notre âge", explique l’un des jeunes. Et pour cause: "A l’adolescence, la relation amoureuse est généralement très très intense, et il y a vraiment un enjeu très important au niveau de la construction de soi, et la peur de perdre le petit ami ou la petite amie peut effectivement amener à des conduites de contrôle, de restrictions et de violences", explique la psychologie.
Au départ, les ados ne se sentent pas trop concernés. Pour eux, la violence en couple, c’est plutôt une histoire d’adultes. Il leur faut du temps pour pouvoir en parler. Un phénomène à ne pas dramatiser, à ne pas banaliser non plus.
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