L'avenir de l'armée a été débattu ce lundi après-midi à l'École royale militaire à Bruxelles. Il s'agit du plan stratégique qui prévoit moins d'hommes, mais plus d'investissements à l'horizon 2030. Un plan qui inquiète les syndicats et la réunion du jour ne les a pas rassurés.
Les deux principaux responsables de la Défense, le ministre Steven Vandeput, et le "patron" de l'armée, le général Marc Compernol, ont répondu lundi ensemble - une première, selon le département - aux questions que leur ont posé des militaires, dont beaucoup sont inquiets de l'allongement de leur carrière décidé en octobre par le gouvernement.
De nombreuses questions portaient sur la réforme des pensions pour les militaires
Lors d'un débat, à l'Ecole royale militaire (ERM) à Bruxelles, tous les militaires pouvaient poser directement leur question tant au ministre qu'au chef de la Défense (Chod). Une vaste gamme de sujets ont été abordés lors de ce débat auquel la presse n'a pas été admise. De nombreuses questions portaient sur la réforme des pensions pour les militaires et la politique de personnel.
"Une étape importante vers une nouvelle politique de personnel"
Furent également abordés: l'avenir des quartiers, la vision stratégique de la Défense, l'externalisation des tâches militaires non spécifiques, le budget ainsi que la loi de programmation pour les investissements en matériel militaire. "L'initiative a été appréciée aussi bien par l'armée et que par l'état-major de la défense", a précisé le cabinet de M. Vandeput (N-VA) dans un communiqué. Dans son discours de clôture, le ministre a remercié les militaires pour leurs nombreuses questions posées au cours de ce débat, mais aussi pour leur engagement et leur persévérance dans l'exercice quotidien de leur profession. Il a souligné aussi que ce débat était "une étape importante vers une nouvelle politique de personnel".
"Tout ça est totalement contradictoire"
Mais les syndicats, eux, n’ont pas été convaincus. "Beaucoup de déclarations ont été faites, mais rien n’est couché sur papier, donc difficile aujourd’hui pour ces deux personnes de donner aux gens des certitudes. Rajeunir une armée en gardant les gens jusque 63 ans, dégager des moyens pour des investissements en dépensant 300 millions d’euros en plus pour le personnel, tout ça est totalement contradictoire et aujourd’hui, le débat tourne autour de ces questions. Comment va-t-on faire ? Et personne n’en sait rien", a fait remarquer Patrick Desy, secrétaire permanent du CGSP Défense, au micro de Simon François pour le RTLinfo 19H.
Plusieurs milliers de militaires et membres de leur famille, rejoints par des policiers, avaient manifesté le 15 novembre - jour de la fête du roi - pour protester contre le relèvement de l'âge de la pension pour les membres des forces armées, une décision prise par le gouvernement lors du dernier conclave budgétaire.
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