La CGSP-Cheminots et la CSC Transcom se sont rencontrées lundi matin afin de préparer un plan d'actions destiné à s'opposer à la vision stratégique du rail élaborée par la ministre fédérale de la Mobilité Jacqueline Galant. Si aucun progrès n'est enregistré dans les prochaines semaines, la CGSP- Cheminots prévoit une grève générale sur le rail le vendredi 9 octobre.
La CGSP Cheminots et le secteur rail de la CSC-Transcom se réunissaient ce lundi pour élaborer ensemble un plan d'actions. Ils veulent manifester leur mécontentement face à la "vision stratégique pour le rail" présentée mi-juillet par la ministre fédérale de la Mobilité Jacqueline Galant.
Les deux principales organisations syndicales sont particulièrement remontées contre la vision stratégique du rail présentée en juillet dernier par la ministre Galant. Ce projet impose des économies drastiques au cours des prochaines années ainsi qu'une réduction des effectifs de quelque 5.000 postes d'ici 2020.
Trois autres journées de grève tournante si rien ne bouge
Les syndicats s'opposent à ce plan qui "manque d'ambition", selon Marianne Lerouge, responsable générale du secteur rail de la CSC Transcom. "C'est pourquoi dans un premier temps, nous allons procéder à une phase d'information et de sensibilisation auprès des travailleurs et des voyageurs", explique-t-elle. Ceux-ci seront particulièrement touchés par les mesures d'économie et la diminution des services qui s'en suivra, estime la responsable syndicale.
Le plan d'actions des syndicats sera mis en œuvre dans un second temps. La CGSP Cheminots veut encore laisser une chance à la concertation, mais le syndicat socialiste prévoit d'ores et déjà une grève générale le vendredi 9 octobre.
Si aucun progrès n'est enregistré, trois journées de grèves tournantes suivront avant une nouvelle grève générale de 48h. La CSC Transcom se prononcera pour sa part dans les prochains jours quant à sa participation au mouvement.
Si la direction change de cap sur les points les plus sensibles, ce plan d'actions ne sera pas exécuté. "La meilleure grève est celle qui n'a pas lieu", estime ainsi Michel Abdissi, président de la CGSP-Cheminots.
Grève aussi dans le fret, le 24 septembre
Au cours de la réunion de ce lundi matin, les syndicats ont également évoqué le cas de la filiale B-Logistics. Le transfert du personnel au sein de cette nouvelle structure remplaçant la SNCB Logistics génère toujours des inquiétudes, c'est pourquoi un préavis de grève a été déposé pour le 24 septembre, pour le fret. Une commission paritaire doit se tenir ce jour-là afin de boucler ce transfert, mais les syndicats estiment que la direction précipite le pas et que de nombreuses incertitudes demeurent quant au statut des travailleurs.
"La stratégie de Mme Galant manque de vision"
Mercredi passé, les représentants syndicaux avaient rencontré les directeurs généraux de la SNCB et d'Infrabel lors d'une réunion du comité de pilotage. Mais cette réunion n'avait pas permis d'apaiser les craintes des syndicats, en particulier en matière d'emploi. "Les directeurs généraux ont confirmé que le personnel devrait endosser une partie des économies imposées au groupe SNCB. On sera 5.000 cheminots en moins d'ici 2020, et moins encore d'après mes estimations", rapportait Michel Abdissi, le président de la CGSP Cheminots.
"Quand sera venue l'heure de la libéralisation du rail, nous ne serons plus en mesure de rivaliser avec des opérateurs privés ou venus d'autres Etats", déplorait-il. "La vision stratégique présentée par Mme Galant manque totalement de vision sur la mobilité. On espérait plus de services pour les voyageurs. Cette ambition n'est pas du tout rencontrée. On est face à un plan d'économies dur, à un plan d'assainissement de la dette", se désolait également Marianne Lerouge, la responsable générale du secteur rail de la CSC-Transcom.
Outre les réductions de personnel, la ministre de la Mobilité prévoit la disparition de HR Rail, l'employeur juridique commun aux travailleurs de la SNCB et d'Infrabel, dénoncent les syndicats. "J'ai rencontré la ministre Galant à ce propos mercredi. Elle a assuré que HR Rail ne serait pas supprimé durant son mandat. C'est un premier pas", concédait Michel Abdissi. "Mais son plan prévoit clairement sa suppression au moment de la libéralisation du rail. On ignore seulement quand cette libéralisation sera effective", ajoutait-il.
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