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Les écoles primaires menacent Joëlle Milquet de boycotter son CEB: "C'est une question d'équité et de justice pour les élèves"

 
 

Les directeurs d'écoles primaires font front contre le plan anti fuites des examens de la ministre de l’enseignement Joëlle Milquet. Selon eux, la logistique mise en place pour récupérer les épreuves ne permet pas d'assurer des examens équitables pour tous. S'ils ne sont pas entendus par la ministre, ils menacent tout bonnement et simplement de boycotter le CEB en juin… et ils en ont le droit.

L’année dernière a été rythmée par les fuites d’examens dans le secondaire. De nombreux scandales auxquels la ministre Milquet s’est attaquée. Mais jusqu’à aujourd’hui, jamais aucune irrégularité ou fuite n’a été constatée concernant l’examen de fin de primaire, le Certificat d’Etudes de Base (CEB). La ministre a pourtant imposé la même procédure anti fuites aux écoles primaires que celle mise en place pour le Certificat d’Etudes Secondaires Supérieures (CESS). Voilà pourquoi, sur le fond, les directeurs d’écoles fondamentales ne comprennent premièrement pas la mesure.


Les épreuves n'arriveront jamais au bon moment partout

Mais le vrai problème, c’est qu’elle menace l’équité pour tous les élèves. Aujourd’hui, les directeurs vont chercher toutes les épreuves dans un point central quelques jours avant le premier jour d'examen. Avec la réforme, ils doivent aller chaque matin d'épreuve chercher les copies qui concernent ce jour-là uniquement, et ce à 8h00 du matin, dans certaines écoles référence. Soit 4 déplacements en tout sur la session d’examens. "Nous ça nous pose problème", expliquait Stéphane Vreux, le président du collège des directeurs de l'enseignement fondamental catholique, ce matin sur Bel RTL. Au-delà d’être considérés comme des facteurs, "techniquement, les épreuves n'arriveront jamais au bon moment dans l'ensemble de nos implantations", expliquait-il.


Certains directeurs mettent 1h30 pour faire le tour de leurs implantations

"C'est une question d'équité et de justice pour les élèves. Il existe, notamment dans les Ardennes, des directeurs d'écoles qui nous disent : moi il me faut 1h30 pour faire le tour de mes implantations. Si même ces malheureux directeurs commencent à 8h, dans la dernière implantation, les élèves commenceront leur examen à 9h30/10h et donc ils seront pénalisés par rapport aux autres puisqu'on va tout décaler", ajoutait Ghislain Maron, le président de l'association inter-réseaux des directions d'écoles fondamentales.


Et les directeurs qui viennent travailler à vélo?

De plus, que se passera-t-il si un directeur est malade le matin d'une des épreuves ou s'il se rend à l'école à vélo? Olivier Pierre et Anne Lutgen ont rencontré Claire Jockir, la coprésidente de l'Association des directeurs de l'enseignement fondamental, pour le RTLINFO 13H: "Il y a des directeurs qui ne viennent pas travailler en voiture", note-t-elle. De plus, cette nouvelle tâche empiête encore un peu plus sur leur vie privée. "Je n'ai pas envie d'être chauffeur livreur ou postier. J'assume déjà beaucoup de fonctions différentes" en tant que directrice.


Les écoles primaires peuvent simplement ignorer le CEB officiel et organiser le leur

Les directeurs refusent donc la mesure de la ministre Milquet. A ce stade, ils privilégient le dialogue et souhaitent arriver à une solution avec le cabinet de la ministre. Mais Stéphane Vreux rappelait ce matin à la ministre que les conseils de classe ont tout à fait le droit d'accorder le CEB sur simple décision du conseil de classe, ou sur base d'une épreuve interne... "Si le système est maintenu tel qu'aujourd'hui, nous accorderons les CEB suivant un conseil de classe mais sans les épreuves externes." La menace de voir les écoles boycotter le CEB en juin existe donc bel et bien.

Le cabinet de Joëlle Milquet se dit conscient du problème et a prévu une réunion en interne à ce sujet aujourd’hui. Finalement, il aurait été proposé aux directeurs de récupérer les copies chaque veille d'épreuve, à partir de 16h00.


 

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