Joëlle Milquet a été longuement entendue dans le cadre d'une enquête menée sur d'éventuels emplois fictifs dans son cabinet, alors qu'elle était ministre de l'Intérieur en 2014. Si son avocat a précisé entre temps qu'elle n'avait pas été inculpée, depuis, c'est le silence radio.
Joëlle Milquet est au centre d'une enquête judiciaire. Nous vous l'apprenions hier, la ministre de l'Education a été entendue dans le cadre d'une instruction sur d'éventuels emplois fictifs, dans son cabinet. Notre journaliste Mathieu Col a cherché à la rencontrer ce matin pour le RTLINFO 13H: "Pas de trace de Joëlle Milquet ce matin dans ce bâtiment de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Depuis hier la ministre de l’Enseignement se fait extrêmement discrète. Elle n’a pas assisté à la réunion du gouvernement hier matin, et elle n’est pas venue non plus hier soir à la foire du livre où elle était annoncée et attendue. C’est clair, Joëlle Milquet évite pour l’instant tout contact avec la presse. Son porte-parole précise qu’elle ne communiquera pas, pas aujourd’hui, mais il précise qu’elle travaille bien sur la problématique du CEB, comme si c’était sa seule actualité", a-t-il expliqué. Notre équipe a contacté son avocat par téléphone, il rappelle qu’elle n’a pas été inculpée après cette longue audition, avant-hier, par le juge d’instruction.
Rappel des faits
Six mois avant les élections régionales et fédérales de 2014, Joëlle Milquet, ministre fédérale de l’intérieur, engage à son cabinet huit jeunes. Ils ont tous le même profil : bruxellois et anciens candidats cdH aux élections communales de 2012. Le magazine Le Vif/l’Express est le premier à parler de l’affaire, où l’on soupçonne Joëlle Milquet d’avoir fait engager des jeuns par le cabinet de l’Intérieur pour travailler en réalité à la préparation de sa campagne électorale.
Des tâches à réaliser en dehors des heures de travail
Un profil de fonction rédigé au cabinet est d’ailleurs divulgué. L’une des nouvelles recrues est ainsi chargée de coordonner la campagne de Joëlle Milquet, de la représenter lors de certains événements, et de préparer l’agenda des activités à ne pas rater durant les week-ends. Le document précise aussi que ces tâches sont à réaliser en dehors des heures de travail et durant les jours de congé. Mais est-ce possible ? Ses conseillers avaient-ils le temps de réaliser l’ensemble de leurs tâches en dehors des heures de travail ? C’est l’une des questions au centre de l’enquête du magistrat instructeur Frédéric Lugentz. L’enquête a débuté en janvier 2015, et s’est poursuivie 6 mois plus tard par des perquisitions, notamment au domicile de Joëlle Milquet et à son cabinet de ministre de l’Education.
Joëlle Milquet sera-t-elle un jour inculpée dans ce dossier ?
Avant-hier, Joëlle Milquet a donc été entendue toute la journée par le juge, une audition à l’issue de laquelle l’avocat de la ministre, Adrien Masset, a déclaré qu’il n’y avait pas eu d’inculpation, et que l’audition s’était déroulée dans un climat serein et qui a permis à la ministre d’expliquer sa version des choses. L’instruction se poursuit, Joëlle Milquet sera-t-elle un jour inculpée dans ce dossier ? Le magistrat instructeur n’a plus que quelques semaines pour répondre à cette question. Il a été nommé à la cour de cassation et prendra ses nouvelles fonctions le 1er avril.
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