La concertation entre patrons et syndicats au sein du Groupe des dix a échoué. Les représentants des travailleurs n'acceptent pas la "maigre marge salariale" de 0,8% et "la position rigide des employeurs". Ils ont dès lors décidé de passer à l'action, ont-ils annoncé mardi après avoir consulté leurs instances respectives. La CSC, la FGTB et la CGSLB organiseront une grève nationale le mercredi 13 février, dans tous les secteurs et à travers tout le pays.
Il était déjà apparu lundi que les négociations salariales entamées la semaine dernière pour aboutir à une nouvelle norme salariale et un accord interprofessionnel (AIP) 2019-2020 étaient laborieuses. La marge maximale d'évolution des salaires, de 0,8% hors indexation, qu'a définie le rapport du Conseil central de l'Économie (CCE) rend en effet les discussions difficiles, les syndicats l'estimant insuffisante tandis que les patrons n'entendent pas la dépasser.
Ils dénoncent "la rigidité sur le banc des employeurs"
Les syndicats ont consulté leurs instances ce mardi. Tant la CSC que la FGTB et la CGSLB constatent que les négociations "sont dans l'impasse". Ils dénoncent "la maigre marge salariale", qui est la conséquence des réformes de la loi en la matière du gouvernement actuel. Les représentants des travailleurs dénoncent aussi la "rigidité sur le banc des employeurs" en matière de flexibilité, de fin de carrière et de salaires minimums. "C'est pourquoi les syndicats prennent leurs responsabilités et tirent la sonnette d'alarme en organisant une action sur le terrain", ont-ils fait savoir mardi.
Les trois formations organisent une grève nationale le 13 février dans tous les secteurs et à travers tout le pays. La balle est désormais dans le camp des employeurs et des autorités, selon eux. Ils exigent davantage de pouvoir d'achat.
Un désaccord final entre les employeurs et les syndicats sur la norme salariale déboucherait sur une grande incertitude. Normalement, c'est au gouvernement fédéral qu'il reviendrait de trancher mais l'exécutif actuel est minoritaire et en affaires courantes.
Pas d'accord "au rabais"
"Nous ne voulons pas d'un accord interprofessionnel au rabais", a déclaré me président de la FGTB Robert Vertenueil à l'agence Belga. "Le front commun syndical vient de se réunir pour analyser l'état des négociations sur l'accord interprofessionnel. Une réunion (du Groupe des 10, NDLR) était prévue demain (mercredi, NDLR) pour boucler la discussion mais nous avons fait le constat que nous sommes dans l'impossibilité de poursuivre les négociations. C'est un constat d'échec", a expliqué le président de la FGTB.
La "tournure des événements nous aurait amenés à conclure un accord qui ne correspondait pas aux aspirations des travailleurs", en matière notamment d'augmentation des salaires, d'équilibre entre les vies professionnelle et privée ou de fins de carrière, estime encore le numéro un du syndicat socialiste.
"Des efforts supplémentaires des deux côtés"
Le gouvernement appelle les partenaires sociaux à poursuivre le dialogue autour des négociations salariales et de l'accord interprofessionnel (AIP), ont fait savoir mardi le Premier ministre Charles Michel (MR) et le ministre de l'Emploi Kris Peeters (CD&V) juste avant leur départ pour le Forum économique mondial de Davos. Charles Michel et Kris Peeters soulignent l'importance d'un accord social pour les travailleurs, les entreprises et les allocations. "Nous lançons un appel à rester responsables et à fournir des efforts supplémentaires des deux côtés", a encore dit le Premier ministre.
Un désaccord final entre les employeurs et les syndicats sur la norme salariale déboucherait sur une grande incertitude. Normalement, c'est au gouvernement fédéral qu'il reviendrait de trancher mais l'exécutif actuel est minoritaire et en affaires courantes.
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