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Les nouvelles ailes spéciales pour détenus radicalisés ne seraient pas assez sécurisées

 
 

Des ailes spéciales ont été mises en place dans les prisons d'Ittre et Hasselt pour empêcher les détenus radicalisés d'en radicaliser d'autres. Ces mises à l'écart ne rassurent cependant pas les gardiens. Un reportage de Benoît Duthoo et Xavier Gérard.

Des ailes spéciales pour les détenus radicalisés ont été créées à Ittre et Hasselt. Le but est d'éviter la propagation du radicalisme en prison. "Ces ailes ont pour but d'isoler des personnes terroristes qui feraient du prosélytisme. On les isole des autres détenus pour éviter de les "contaminer" et de les radicaliser par la suite", a expliqué Laurence Clamar, secrétaire permanente Justice CSC services publics, au micro de Benoît Duthoo. Khalid Zerkani, le recruteur de l'organisation terroriste Etat islamique condamné à 12 ans de prison, est le premier prisonnier de l'établissement pénitentiaire d'Ittre.


"Faites beaucoup plus avec beaucoup moins d'argent"

Pour les syndicats, l'idée n'est pas mauvaise mais il faut que les moyens suivent. La semaine dernière, ils ont déposé un préavis de grève en front commun. La seconde prison concernée, celle d'Hasselt, n'est pas prête à ouvrir son aile spécialisée, selon eux. Quant à l'encadrement, les moyens seraient insuffisants. "L'ensemble du gouvernement demande des réductions de budget dans tous les ministères et dans les prisons et nous devons avoir une réduction de la masse salariale de 10 % dans l'ensemble des établissements. L'équation c'est: faites beaucoup plus avec beaucoup moins d'argent. C'est impossible. En plus on a maintenant les deux ailes de déradicalisation", a précisé Michel Jacobs, secrétaire fédéral justice CGSP.


"Il manque déjà presque 500 agents sur le terrain"

Une partie des 400 millions dévolue à la sécurité par le gouvernement a pourtant été allouée aux prisons, notamment pour l'encadrement de ces ailes spécialisées. "Le budget permet d'engager 54 personnes pour la surveillance et 18 pour les services psychosociaux. Mais par rapport au manque de personnel total, il manque déjà presque 500 agents sur le terrain aujourd'hui. Donc c'est vraiment une goutte dans l'océan", a ajouté Laurence Clamar.

Un avocat limbourgeois a décidé d'aller devant le Conseil d'Etat. Il estime que ces sections spécialisées ne devraient pas pouvoir accueillir des détenus qui n'ont pas encore été jugés. L'idée du ministe de la Justice Koen Geens peine à se concrétiser.


 

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