Pour faire face aux dangers du radicalisme, la ville de Verviers a mis en place une cellule spéciale, un service d'accompagnement des familles et de l'entourage des radicalisés. Une quinzaine de dossiers ont déjà été ouverts. Vincent Jamoulle et David Muller
Deux personnes travaillent à temps plein dans cette cellule. Première mission : être à l’écoute. "On a eu des directeurs d’école qui s’inquiétaient pour certains étudiants en décrochage, précise Sophie Albert, criminologue et reponsable de la cellule 'Safer'. On a du voisinage aussi qui s’inquiète pour l’entourage, pour des lieux de prière clandestins. Puis on a des familles elles-mêmes qui sont inquiètes pour leurs enfants".
Deux intervenants, deux femmes
S’enclenche alors un soutien des familles concernées qui sont rencontrées sur le terrain ou dans ce local au moins une fois par semaine. Quand c’est possible, un contact avec le jeune se met en place. Le 'Safer', pour Service d’Accompagnement des Familles et de l’Entourage en matière de Radicalisme traite depuis son lancement début 2016 d’une quinzaine de dossiers. Les deux intervenantes sont deux femmes…utile vu que souvent, ce sont les mères qui viennent pour que leurs enfants ne prennent pas la direction du terrorisme. "Je pense que ce n’était pas du tout voulu, s'amuse Charlotte Remacle, politologue et intervenante au sein de la cellule Safer. Mais cela permet de créer un petit cocon quand la famille vient, d’être plus apaisés".
"On ne peut pas se taire devant un danger imminent"
Si certaines mères préféreraient voir leur enfant arrêté par la police avant qu’il ne parte en Syrie, l’objectif de la cellule c’est d’abord d’installer un climat de confiance. "Il y a vraiment un lien qui doit se créer. Maintenant on explique aussi qu’il y a des limites. On ne peut pas non plus se taire devant un danger imminent" détaille Sophie Albert
Une étude universitaire en cours
Pour guider le travail de la cellule, une étude universitaire va démarrer. Son but : éclairer d’avantage les liens entre Verviers et l’Islam. Il n’est par exemple pas possible aujourd’hui pour les autorités de connaître très précisément le nombre de mosquées et de lieux de prière sur le territoire de la ville.
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