Chaque jour, RTL INFO essaie de vous présenter aussi des initiatives positives pour tenter d'adoucir le confinement. A Bruxelles, une résidence service pour personnes âgées a mis en place une "blabla room".
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Une pièce aménagée où le résident peut parler à son proche installé à l'extérieur
Paul Letoret, l'administrateur délégué de la résidence, était notre invité par vidéoconférence ce jeudi dans le RTL INFO Bienvenue. Il nous a d'abord expliqué en quoi consistait cette "blabla room". "C'est un endroit de rencontre entre les personnes qui sont à l'intérieur de la résidence et les familles qui viennent de l'extérieur qui veulent voir leurs proches. C'est une initiative que nous avons mise en place il y a quelques jours et qui a beaucoup de succès", a indiqué Paul Letoret.
On a certains résidents qui souffrent d'un syndrome de glissement
Du côté des familles et des résidents, l'idée a été accueillie de façon très positive selon lui. "C'est vrai qu'on se rend compte que depuis quelques semaines on a certains résidents qui souffrent d'un syndrome de glissement. C'est un gros problème que nous vivons en institution pour personnes âgées. Donc on a voulu permettre cette rencontre. Il n’y a pas le contact physique, mais au moins un contact qui permet aux familles de retrouver leurs parents et inversement. Donc ça permet de rompre la solitude duquel malheureusement les personnes âgées souffrent actuellement", a expliqué Paul Letoret.
Une personne qui en quelques jours s'est véritablement laissée mourir
Pour résumer, les personnes touchées par le syndrome de glissement ont généralement tendance à se laisser mourir de désespoir. "Nous gérons quatre résidences service sur Bruxelles. Dans une des résidences nous avons eu une personne qui s'est véritablement laissée mourir. Nous avons été très conscientisés par rapport à ça, ce qui nous a notamment amené à créer cette blabla room. Parce que les personnes âgées n'expriment pas toujours cette difficulté. Et donc on observe des personnes qui vont moins bien, qui ne mangent plus, et qui à un moment développent (ndlr: le syndrome). Et ça peut se passer très vite. L'exemple dont je vous parle maintenant, c'est une personne qui en quelques jours s'est véritablement laissée mourir", a expliqué l'administrateur délégué.
Comment s'organisent les visites concrètement?
D'après l'administrateur de la résidence, l'idée a beaucoup de succès. "Nous avons entre cinq et six visites par jour. Pour la bonne organisation, on prévoit un rendez-vous. Les familles contactent la direction pour prendre un rendez-vous. Puis on descend le résident dans cette pièce qui est au rez-de-chaussée et qui permet d'accueillir le résident. Et nous voyons avec les familles pour les accueillir à l'extérieur et les amener vers cette blabla room", a précisé Paul Letoret.
Selon notre interlocuteur, les personnes qui utilisent la blabla room semblent se porter mieux malgré le confinement. "On a pu constater, notamment lors des premiers contacts, que les résidents retrouvaient une certaine joie de vivre. Et qu'au contact d'autres résidents ils expliquaient ce qu'ils avaient vécu avec leur proche. Et finalement ça amène les familles à nous contacter et à ce que des rendez-vous se prennent de plus en plus. Donc on essaie de le faire toutes les demi-heures", a ajouté Paul Letoret.
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