Les résultats de la session d'examens de janvier dans les universités sont connus. Malgré l'enseignement à distance, le taux de réussite est supérieur à celui des années précédentes. Comment l'expliquer? Chacun y va de sa petite idée…
C'est l'heure du bulletin pour les étudiants, et les résultats sont plutôt positifs.
- Ils sont un peu plus à avoir présenté leurs examens: 92% cette année au lieu de 91% pour l'an dernier.
- 7 étudiants sur 10 ont au moins obtenu la moyenne. C’est 3% de plus que l'année passée.
- Les étudiants de première année se distinguent encore plus: on passe de 49% de taux de réussite à 57%.
Réactions des étudiants
Bref, on s’attendait à une catastrophe à cause de la crise sanitaire et des chamboulements qu'elle implique. Finalement, c’est tout le contraire selon les statistiques. "On n'avait pas grand-chose d'autre à faire au final qu'étudier. Je pense que c'est ça aussi qui fait qu'on était un peu plus préparé", réagit une étudiante que nous avons interrogée. "Je pense que peut-être les professeurs ont été beaucoup plus cléments dans la correction", confie un autre. "Il y a la fameuse touche Ctrl+F (ndlr: ce raccourci permet de faire une recherche rapide dans un texte) qui fait qu'on peut directement trouver des mots dans des syllabus tapés en ligne. Ouais, je pense que ça a dû tricher pas mal", lance un étudiant en souriant.
La triche est bien plus développée dans les examens en distanciel
Pour éviter la triche, un professeur que nous avons rencontré a profité de la dérogation. Ses trois examens pour les étudiants de première année ont été organisés en présentiel, contrairement à ses cours. Il voulait à tout prix éviter les examens à distance. "Déjà, sur le plan pédagogique c'est un examen qui sera extrêmement pauvre, puisque ce sont des examens qui sont limités à des choix multiples. Et puis il y a le gros problème de la collaboration entre étudiants. C'est une évidence. La triche est bien plus développée dans les examens en distanciel", estime Marc Haelterman, professeur de physique à l'Université libre de Bruxelles.
Je pense que ce n'est pas un phénomène majeur au cours de la session écoulée
La triche aurait-elle aidé à faire grimper les chiffres de réussite? Pour le recteur de l'université Saint-Louis Bruxelles, la réponse est non. "Ne disons pas qu'il n'y a pas eu de triche. Evidemment ce n'est pas possible de le dire. Mais je pense que ce n'est pas un phénomène majeur au cours de la session écoulée. Moi je pense vraiment que c'est le fait qu'ils se sont consacrés prioritairement, et j'allais dire presque exclusivement, à défaut d'autres possibilités de délassement si j'ose dire, à leurs enseignements", indique de son côté Pierre Jadoul.
En conclusion, chaque interlocuteur a son opinion pour expliquer cette hausse des réussites. Mais dans la plupart des cas, la demande est unanime: le retour dans les auditoires le plus rapidement possible.
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