La vaccination devrait devenir obligatoire en janvier pour le personnel soignant. Des fédérations d’hôpitaux et de maison de repos pensent dès lors licencier les membres de leur personnel qui refuseraient l’injection.
Invité de l’émission C’est pas tous les jours dimanche, Vincent Fredericq, le secrétaire général de la Fédération des maisons de repos de Belgique, veut nuancer cette menace de licenciement mais se montre très ferme sur le sujet. "On ne veut pas licencier les gens qui disent 'non' tout de suite. On veut avoir une période transitoire où on va les sensibiliser à l’utilité de la vaccination. On préconise une période transitoire de deux à trois mois et, après, un programme de sanction progressif qui commence par la suspension du contrat. Le licenciement c’est la conséquence finale que tout le monde veut éviter."
Si une mesure aussi forte est envisagée par les directions c’est avant tout, toujours selon Vincent Fredericq, dans le but de protéger les personnes les plus fragiles. "On en vient à constater que quand le volontariat ne donne pas de résultats suffisamment satisfaisants il faut prendre des mesures pour que les personnes fragilisées et les autres membres du personnel soignant soient protégés aussi."
Également présente sur le plateau de l’émission, une infirmière non vaccinée a fait part de son hostilité à cette mesure et prévient que les infirmiers pourraient démissionner en masse. "Tous le monde sait que le nombre d’infirmiers est insuffisant, c’est un métier en pénurie. On a beaucoup souffert pendant la crise Covid, il n’y a pas besoin de le rappeler. J’ai des collègues en burn out ou qui sont malades. Je suis curieuse de savoir si les hôpitaux peuvent fonctionner avec 20%, 10% ou même 5% de personnel en moins", menace-t-elle.
"Pour moi cette vaccination obligatoire est un non-sens", continue l’infirmière qui a tenu à rester anonyme. "On ne tient pas compte de l’immunité naturelle. Je rappelle que beaucoup de soignants ont fait le Covid. En tant que soignants, on dose nos anticorps donc à quoi servirait le vaccin en plus ?"
À cette question, Erika Vlieghe, présidente du GEMS, le groupe d’experts de stratégie de crise pour le Covid-19 qui conseille le gouvernement, répond que "ce n’est pas vrai. Quand on vient d’avoir la maladie, on a une immunité pendant un certain temps. La mesure des anticorps n’est pas très précise et on aura besoin des deux pour avoir une [immunité efficace]."
De son côté, le ministre flamand de la Santé, Wouter Beke, "trouve qu’il est évident que les personnes qui travaillent dans le secteur des soins de santé se fassent vacciner. Je pense qu’il doit y avoir une obligation vaccinale, il n’y a plus de temps à perdre."
Quant à savoir si le ministre est pour ou contre le licenciement en cas de refus à la vaccination, il n’a pas souhaité trancher en répondant "oui" ou "non" comme le lui demandait Christophe Deborsu mais il a bien laissé sous-entendre sa pensée. "Si vous introduisez une obligation, il faut qu’il y ait une sanction, sinon il n’y a pas d’obligation."
Notons que cette mesure de licenciement se fait déjà chez nos voisins français.
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