La lutte sociale se poursuit cet automne...
La FGTB, la CSC et la CGSLB appellent les militants à une journée de grève de 24 heures le 23 novembre prochain dans la région de Charleroi, selon un communiqué du front commun syndical.
"Sans travail, pas de production ni de services et pas de croissance. C'est le message de cette journée d'actions! Quand les travailleurs ne sont pas là, l'entreprise ne produit rien et ne gagne rien. L'économie, c'est nous", martèlent les syndicats. "Nous rappelons aux employeurs qu'ils ont aussi un rôle à jouer par rapport au gouvernement, qu'une véritable concertation sociale doit fonctionner avec eux."
Les trois syndicats réclament une nouvelle fois la création d'emplois de qualité, des fins de carrière décentes, des services publics de qualité et une fiscalité plus juste. "Nos alternatives aux mesures du gouvernement plaident pour une économie soutenable et durable, qui repose sur un modèle de société garantissant des services publics de qualité, une protection sociale forte, une fiscalité juste et une concertation sociale par des négociations libres, sans blocage salarial injustifié du gouvernement", ajoute le front commun.
"Les travailleurs sont indispensables. Ils ne veulent pas de cadeaux, ils exigent un juste retour des richesses produites."
Un recours contre le saut d'index
"Les syndicats demandent à la Cour constitutionnelle d'annuler le saut d'index", annoncent-ils également dans un communiqué commun. Un recours en annulation devant la Cour constitutionnelle est déposé ce lundi, ont confirmé la FGTB, la CSC et la CGSLB.
"Des millions de travailleurs et de personnes qui doivent vivre d'une allocation voient 2% d'indexation leur échapper. Le saut d'index implique non seulement une perte de pouvoir d'achat de 2%, mais a aussi des conséquences sur le plus long terme. Les futures indexations s'appliqueront sur base d'un montant amputé de 2%. Et ceci se fera ressentir jusqu'à la pension. Cette perte de pouvoir d'achat ne sera jamais ni rattrapée ni compensée (même pas par les soi-disant 'corrections sociales')", dénoncent les trois syndicats.
La FGTB, la CSC et la CGSLB avancent trois arguments pour justifier leur recours. Tout d'abord, "le saut d'index constitue une violation du droit fondamental à une rémunération équitable, du droit à la sécurité sociale, aux allocations familiales et à la négociation collective", affirment les syndicats renvoyant à l'article 23 de la Constitution.
Ensuite, "le saut d'index constitue une violation du droit fondamental à l'égalité de traitement".
Une discrimination
D'une part "les travailleurs et les personnes bénéficiant d'une allocation sont discriminés par rapport à d'autres groupes de revenus comme les autres professions et les professions libérales qui elles, peuvent encore indexer leurs prix/honoraires", estiment-ils.
D'autre part, "les travailleurs et les personnes bénéficiant d'une allocation sont discriminés sur la base de leur revenu par rapport aux revenus mobiliers et immobiliers". Enfin, le front commun syndical affirme que "le pouvoir fédéral a outrepassé ses compétences en imposant le saut d'index de façon sélective aux seuls salariés et personnes bénéficiant d'une allocation sociale". "Il existe un problème en termes d'égalité de traitement", avait détaillé Olivier Valentin, secrétaire national de la CGSLB, plus tôt dans la journée.
"Certains types de revenus tels que les loyers, les professions libérales ou les revenus des actionnaires ne sont pas visés par cette impossibilité de pouvoir indexer. Seuls les travailleurs et les allocataires sociaux sont concernés."
Le secrétaire national du syndicat libéral ajoutait également qu'il n'existe pas de règle unique en matière d'indexation "mais des dizaines, négociées par secteur et même parfois au sein même des entreprises. Cette loi est donc une ingérence directe du gouvernement dans ce qui a été négocié". La Chambre avait approuvé le 22 avril dernier, majorité contre opposition, le projet de loi relatif à la promotion de l'emploi qui permet notamment la réalisation d'un saut d'index, une mesure qui reste au coeur de la contestation syndicale.
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