Les travaux d'infrastructure du RER ont symboliquement été relancés jeudi matin à Braine-l'Alleud sur la ligne 124 entre Bruxelles et Nivelles. Ils se feront tronçon par tronçon, avec pour but d'aboutir en 2031. D'ici 2024, de premiers trains circuleront toutefois déjà sur ce réseau express régional autour de la capitale. Le Premier ministre Charles Michel était notamment présent pour l'occasion, la reprise des différents chantiers ayant été rendue possible par un financement complémentaire du gouvernement fédéral.
Les travaux de cette ligne 124 couvrent les trois Régions du pays. En fonction des tronçons, les demandes de permis d'urbanisme seront alors introduites auprès des autorités compétentes.
Avant de relancer les chantiers du RER, la SNCB et Infrabel, la société gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, ont en effet décidé de travailler tronçon par tronçon. Les travaux avaient débuté l'an dernier sur la ligne 161, entre Bruxelles et Ottignies, et reprennent à présent sur l'axe reliant la capitale à Nivelles. Les travaux de génie civil, tels que l'élargissement des ponts et la création de la nouvelle plate-forme ferroviaire, n'y sont terminés que sur environ un tiers des 25 km de distance.
En Région bruxelloise, la création d'un pôle multimodal à Uccle-Moensberg commencera à partir de 2020 pour être finalisée quatre ans plus tard.
En Wallonie, des travaux préparatoires ont déjà débuté sur le tronçon entre Waterloo et Braine-Alliance. Au nord de la première ville, ils ont commencé fin de l'année dernière. Ceux en gare de Waterloo et au sud de Braine-Alliance sont prévus entre mai prochain et fin 2021.
Sur la partie de la ligne entre Lillois et Nivelles, certains des chantiers devraient déjà être entamés avant la fin de l'année. Les travaux de génie civil dans ces deux villes sont toutefois programmés entre 2021 et 2025. La pose des équipements de signalisation, des voies et de la caténaire ne sera, elle, réalisée qu'après cela et d'ici à 2029.
En Région flamande, le permis devrait être obtenu en 2021, avec pour objectif de terminer les travaux en 2031. Ceux-ci restent toutefois toujours tributaires de l'obtention des permis d'urbanisme.
Certains permis manquent encore
Certains permis d'urbanisme n'ont cependant pas été délivrés, fait remarquer La Libre. Trois permis sont encore en cours d'instruction: ceux des gares de La Hulpe, de Waterloo et de Braine-l'Alleud, d'après le cabinet du ministre wallon des Travaux publics Carlo Di Antnio (cdH). Introduits par Infrabel début 2018, ceux-ci seront bientôt présentés au gouvernement wallon, qui aura alors 60 jours pour statuer.
Infrabel se veut rassurante et évoque "un petit contretemps". Selon elle, cela ne posera pas de problèmes car il n'est pour le moment question que de travaux préparatoires. "Le gouvernement wallon nous dit que c'est une question de jours", assure Arnaud Reymann, porte-parole d'Infrabel.
Il souligne également que les demandes de permis en question ont été introduites en janvier 2018 et que les autorisations auraient déjà dû être délivrées il y a un mois.
La décision de dorénavant avancer tronçon par tronçon a justement été prise afin d'éviter que tous les permis soient à nouveau dépassés en cas de mise à l'arrêt du chantier, comme cela a été le cas par le passé.
Des trains S et des gares rénovées
La SNCB profitera de la mise progressive à quatre voies sur la ligne 124 pour augmenter la capacité de son offre suburbaine S. Déployée depuis 2015, elle permet à plus de 700 trains de circuler chaque jour sur 12 lignes et de desservir plus de 140 gares à Bruxelles et dans sa périphérie.
La SCNB tirera aussi profit de ce chantier pour moderniser chacune des 10 gares entre Nivelles et Bruxelles. Les quais de certaines seront renouvelés, tandis que l'accès des personnes à mobilité réduite sera amélioré dans d'autres. Des parkings pour vélos et voitures seront également construits dans plusieurs gares. Deux nouvelles haltes verront en outre le jour: Uccle-Moensberg et Braine-Alliance. La société ferroviaire investira 61 millions d'euros au total.
Déjà prêt en Flandre
À ce jour, les infrastructures de deux des cinq axes du RER fonctionnent déjà: les portions entre Bruxelles et Hal, d'une part, et Louvain, d'autre part. Et sur le dernier axe, entre Denderleeuw et la capitale, les 4 voies sont déjà mises en service sur presque l'intégralité du parcours.
Prêt pour 2031 en Wallonie
À partir de fin 2024, les premiers trains circuleront sur ce réseau express régional. Les temps de parcours diminueront progressivement jusqu'à la fin du chantier, prévue en 2031. Au total, sur les lignes 124 et 161, environ 100 km de nouvelles voies seront construits.
Possible grâce à de l'argent fédéral
Sa relance a été rendue possible par le milliard dit "vertueux" qu'a débloqué le gouvernement fédéral en mars 2017 pour la réalisation d'un ensemble de projets ayant une importance stratégique majeure pour la mobilité ferroviaire. Combiné à des préfinancements régionaux et au solde subsistant dans le Fonds RER, ce montant a permis de relancer la dynamique. Le Premier ministre Charles Michel et le ministre de la Mobilité François Bellot étaient dès lors présents jeudi matin à Braine-l'Alleud pour donner le coup d'envoi symbolique des travaux.
François Bellot a rappelé la volonté qu'il a eue il y a deux ans de débloquer le dossier du RER en consacrant ce milliard d'euros à des projets ayant une importance stratégique pour la mobilité ferroviaire. De cette somme, environ 100 millions sont allés à la SNCB et 900 à Infrabel.
"10 minutes en train contre 1h en voiture pour rejoindre Bruxelles"
La relance des travaux du RER est un élément très positif, a estimé le ministre Bellot. "Tant pour la mobilité que pour le développement économique et le bien de tous", s'est-il ainsi félicité.
Les travaux s'inscrivent dans une volonté de davantage de mobilité durable pour les voyageurs. "Le but est de leur offrir une offre ferroviaire de qualité et de les convaincre de prendre le train plutôt que leur voiture", résume François Bellot. Parcourir 10 km vers Bruxelles peut prendre 1h à 1H30 en voiture, tandis qu'il suffit d'une dizaine de minutes en train, illustre le ministre.
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