Il y a quelques jours, une de nos équipes avait démontré que le numéro destiné à aider les enseignants pour combattre la radicalisation était inefficace. La ministre de l'Education a été interrogée sur le sujet, ce matin au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour elle, la ligne sert à rediriger les enseignants vers des spécialistes.
C’était le 22 janvier dernier, l’un de nos journalistes avait appelé le numéro vert destiné aux enseignants. Il avait demandé des informations sur la radicalisation, mais ce jour-là, au bout du fil, on ne lui a pas proposé de réelle solution. La répondante avait improvisé une réponse approximative sur les signes de radicalisation.
Le jour-même, la Ministre de l’éducation avait promis de rendre le numéro plus professionnel. Mais ce matin, interpellée en commission de l’éducation du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle a plutôt mis le doigt sur la "confusion complète" dont avait été victime le reportage. Selon elle, le numéro présenté dans le reportage comme un numéro d'appel spécifiquement destiné aux enseignants confrontés à des élèves radicalisés était en réalité la ligne verte de l'administration de l'enseignement, ouverte depuis 2010 déjà. "Ce numéro vert est un dispatching", a soutenu Mme Milquet. "Ce n'est donc pas un numéro qui a vocation à répondre en direct aux problèmes de radicalisme, qui est une matière complexe".
Joëlle Milquet a ajouté que la répondante n’était pas formée pour apporter des réponses mais pour renvoyer vers les spécialistes en radicalisation… Des experts indisponibles ce jour-là.
"C'est faux !"
"Laisser entendre qu'on n'a pas appelé le bon numéro, c'est faux", a réagi dans l'après-midi Grégory Willocq, rédacteur en chef du journal télévision de RTL-TVI."On s'est basé sur la circulaire 5133 envoyée par la ministre dans le cadre de son plan de prévention contre la radicalisme à l'école qui renvoie vers la ligne du numéro vert Assistance Ecoles, le 0800/20.410", précise-t-il. "D'ailleurs, on n'a pas appelé que ce numéro vert. On a aussi appelé d'autres numéros d'appel qui figurent plus bas dans la circulaire. Et là non plus, on n'a pas eu de réactions. On a laissé des messages, mais on ne nous a pas rappelés...", ajoute Grégory Willocq.
Depuis lors, la situation a quelque peu évolué. "On est en train de former plus de personnes pour que le service s'étoffe. Par ailleurs, la fédération Wallonie-Bruxelles a décidé il y a 15 jours de se doter d'un centre avec 19 personnes comme ça se fait au Québec pour avoir des réponses en ligne directe, avec un vrai numéro vert qui ser adans ce cas-là directement en relation avec un centre 'radicalisme'", a expliqué la Minsitre de l'enseignement.
Ce centre devrait voir le jour avant la fin de l’année. Pour l’heure, les experts en radicalisation ne sont pas plus nombreux et le numéro vert utilisé dans le reportage reste le numéro central…
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