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45.000 personnes à la manifestation nationale: "Si on ne fait rien, les jeunes vont devenir les esclaves des Temps Modernes"

  • Manifestation nationale: de 40 à 70.000 manifestants réunis à Bruxelles

  • Manifestation nationale: 8 trains en plus pour amener les Wallons à Bruxelles

  • Manifestation nationale: les raisons de la colère des syndicats

 
 
 

Des milliers de manifestants (45.000 selon la police) se sont élancés ce jeudi vers 11h45 sur le boulevard Botanique à Bruxelles. Aux sons des pétards, sifflets et klaxons, ils protestent contre les mesures prises et envisagées par le gouvernement Michel, à l'occasion des deux ans de la Suédoise.

La manifestation nationale organisée en front commun par les syndicats à l'occasion des deux ans du gouvernement Michel a réuni quelque 45.000 personnes, a indiqué jeudi en début d'après-midi la police de Bruxelles Capitale Ixelles. Les syndicats se félicitent, eux, de la présence d'environ 70.000 personnes. Il s'agit de la quatrième manifestation nationale depuis l'arrivée du gouvernement Michel. Les deux premières avaient drainé 100.000 manifestants à Bruxelles alors que la dernière en date, en mai dernier, avait attiré 60.000 personnes. Les manifestants dénoncent la politique "asociale" du gouvernement Michel, qui dirige le pays avec des mesures d'austérité comme le saut d'index ou la fin des 38 heures hebdomadaires. "Ce gouvernement est le plus antisocial des ces 30 dernières années", a lancé le président de la FGTB Rudy De Leeuw devant les manifestants rassemblés boulevard du Jardin Botanique à Bruxelles. "La possibilité de mener une grève générale est ouverte", a ajouté le secrétaire général Marc Goblet. "Il nous faudra des actions plus dures pour faire en sorte que le gouvernement arrête de manquer de respect à l'égard des travailleurs." L'arrivée de la manifestation, qui engendre des perturbations dans les transports en commun à Bruxelles et en Wallonie, est programmée vers 14h00 gare du Midi. 

> LE POINT SUR LES PERTURBATIONS


Réforme du travail: une mesure "inacceptable!"

La réforme du marché du travail, portée par le ministre du Travail Kris Peeters, est particulièrement visée. Ce projet de loi contient notamment une annualisation du temps de travail, qui permettrait de travailler davantage lorsque la charge est plus importante et d'alléger son emploi du temps lorsque les circonstances l'exigent. Une mesure qui ne passe absolument pas auprès des syndicats. "C'est inacceptable", s'offusque une militante FGTB. "Il faut que les mesures prennent en compte les spécificités des métiers. Je travaille dans le nettoyage, nous avons des problèmes musculaires, de dos, d'arthrose, etc. Ce n'est pas possible de travailler plus ou jusqu'à 67 ans. C'est insoutenable." Sa fille de 16 ans l'accompagne et, pour elle, c'est important qu'elle soit présente. "Son avenir est en jeu. Si on ne fait rien, les jeunes vont devenir les esclaves des Temps Modernes." 

Le gouvernement "le plus antisocial de ces 30 dernières années"

"Ce gouvernement est le plus antisocial des ces 30 dernières années", a lancé jeudi le président de la FGTB Rudy De Leeuw, devant les manifestants rassemblés boulevard du Jardin Botanique à Bruxelles. "Les employeurs et la FEB sont la Pravda du gouvernement", a-t-il ajouté, signalant par ailleurs que la Belgique enregistrait la 3ème moins bonne croissance de l'Eurozone, malgré toutes les mesures prises depuis deux ans par le gouvernement du Premier ministre Charles Michel. M. De Leeuw a également signalé que le gouvernement était en perte de popularité. "Selon les sondages, il n'a plus de majorité."


Goblet appelle à des "actions plus dures"

De son côté, le secrétaire général Marc Goblet a prononcé son premier discours depuis son retour aux affaires après un arrêt maladie. "Je lance un appel très clair à l'égard du gouvernement et du patronat: veulent-ils encore de la concertation? Si c'est oui, ils doivent entendre nos alternatives. S'ils disent non, nous n'aurons pas d'autres moyens que de nous mobiliser et de renforcer nos actions. Le 7 octobre, des actions seront menées dans de nombreuses entreprises. Ensuite, nous analyserons en front commun la déclaration gouvernementale du 11 octobre. La possibilité de mener une grève générale est ouverte. Il nous faudra des actions plus dures pour faire en sorte que le gouvernement arrête de manquer de respect à l'égard des travailleurs."

"Waar is de feestje?"

"Waar is de feestje?", s'est demandé Marc Leemans, président national de la CSC, paraphrasant la chanson des supporters des Diables rouges. "Là bas", a-t-il répondu, pointant son doigt en direction de la rue de la Loi. "Waar is de feestje? Pas ici", a-t-il conclu.
"Tout va bien. Les gouvernements Michel et Bourgeois fêtent leur deuxième anniversaire avec toujours plus de cadeaux pour les employeurs. Hip Hip Hip Hourra. La fête, c'est chez eux, pas chez Caterpillar, Douwe Egberts, Axa où l'on connaît des drames sociaux et familiaux", a ajouté M. Leemans.


Les coupes dans les soins de santé ne passent pas

Les coupes effectuées ou envisagées dans les soins de santé ne passent pas non plus auprès des manifestants. "Alors que c'est le gouvernement qui crée le trou financier dans la Sécurité sociale. Il va toujours chercher l'argent dans les soins de santé mais en baissant les impôts, il ne la finance plus non plus", s'exclame Alain Paulauskas, syndicaliste CNE (CSC) dans le secteur alimentaire. Alain Franken, qui travaille pour la mutualité Solidaris à Mons, dénonce aussi les mesures concernant les soins de santé. "C'était important de venir pour notre avenir et l'avenir de nos affiliés", explique-t-il. Il s'insurge également contre le recul de l'âge de la pension, fixé dorénavant à 67 ans. "C'est aberrant alors qu'il y a tant de jeunes qui cherchent un emploi.


Les travailleurs de Caterpillar crient aussi leur colère 

Présents en nombre, les travailleurs de l'usine Caterpillar à Gosselies (Charleroi) sont également venus crier leur colère. "La dignité passe par un emploi, Caterpillar est à nous!" ou "Nos emplois contre leurs dividendes. Saisie sur Caterpillar!", peut-on lire sur leurs pancartes. "La fermeture de l'usine est en partie de la faute du gouvernement qui fait des cadeaux aux patrons et fait toujours payer les pots cassés aux travailleurs", s'indigne l'un deux.


La grève générale levée 

Dès son arrivée au pouvoir, en octobre 2014, le gouvernement Michel avait hérissé les partenaires sociaux avec des mesures comme le gel temporaire des salaires ou le report de 65 à 67 de l'âge de la retraite à l'horizon 2030, contre lesquelles les syndicats ont organisé une série d'actions et de manifestations. En revanche, le mot d'ordre de grève générale prévue le 7 octobre a été levé.


 
 
 


 

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