Ce vendredi a été marqué des actions de grèves menées par le front commun syndical CSC, FGTB et CGSLB en réponse à la politique du gouvernement Michel. Si les trains roulaient, des perturbations étaient notées dans les transports en commun, notamment à la STIB et, de façon nettement plus sensible, sur le réseau TEC. Des actions ciblées avaient lieu dans les entreprises, notamment celles durement touchées par des plans de licenciement ces dernières semaines (ING, Caterpillar). Une manifestation des services publics a également réuni quelque 3.000 personnes à Wavre, fief du Premier ministre.
Si les syndicats ont renoncé à la grève générale initialement prévue, des mouvements ciblés sont menés dans certains secteurs. La "concentration de militants" dans le centre-ville de Wavre, le fief du Premier ministre Charles Michel constitue le moment fort de cette journée. Vers 10h, les premiers manifestants ont investi la place Bosch. Plusieurs milliers de protestataires, principalement des syndicats des services publics, étaient attendus pour manifester à partir de 11h. Ces actions de protestation entraîne des perturbations.
Quelles perturbations ?
ECOLES. Les enseignants qui participent à cette action sont couverts, indiquent les syndicats sans pouvoir évaluer l'ampleur du mouvement dans les écoles. L'accueil des enfants est assuré, précise-t-on.
TEC. Dans les transports en commun, le réseau TEC subit des perturbations plus ou moins importantes selon les régions. A Charleroi, seul un bus sur cinq seulement est sorti. Pour ce qui est du TEC Hainaut, 48% des services sont assurés à Mons, 78% dans le Borinage, 24% dans le Centre mais 84% en Hainaut occidental. A Liège-Verviers, moins de la moitié des bus sont sortis. En Brabant wallon, 83% des voyages sont assurés. Enfin, pour ce qui est du TEC Namur-Luxembourg, 87% des voyages sont assurés en province de Namur et 89% en province de Luxembourg. Les 900 circuits de transport scolaire vers l'enseignement ordinaire et spécialisé sont par contre tous assurés. Les voyageurs sont invités à consulter le site internet infotec.be.
STIB. Le réseau de la STIB connaît également des perturbations. Toutes les lignes de métro, tram et bus sont exploitées, mais à une fréquence réduite: environ 75 % des passages sont assurés. Afin d'informer au mieux ses voyageurs, la STIB ouvre son Contact Centre (070 23 2000) dès 6h ce matin. Le site internet www.stib.be, le site mobile (m.stib.be) et l'application STIB informent également les voyageurs.
SNCB. Pour ce qui est du trafic ferroviaire, la situation est normale, les trains roulent.
AEROPORTS. A l'aéroport de Bruxelles National, les bagagistes sont en grève. Les perturbations dues aux actions de grève sectorielles ont augmenté en cours de matinée. "Des retards ont concerné quelque 120 vols, tant au départ qu'à l'arrivée, soit environ 40% du total des vols", a indiqué la porte-parole Anke Fransen. "Il s'agit en moyenne de retards d'une quinzaine de minutes". Tôt ce vendredi matin, peu de répercussions étaient notées car seule une petite partie du personnel bagagiste avait débrayé. Mais les choses ont évolué en cours de matinée. Anke Fransen insiste sur le fait que des bagages pourraient être chargés ou déchargés avec retard. A Brucargo, la zone consacrée au fret, les perturbations sont par contre importantes. A l'aéroport de Charleroi Sud, le trafic se déroulerait sans accroc, même si tout le monde n'a pas pris son service.
BPOST. Aucun préavis de grève n'a été donné. Le courrier est distribué normalement ce vendredi. Mais des perturbations sont possibles dans les administrations locales ou fédérales.
Au niveau des hôpitaux, de la police et des pompiers, il faut s'attendre à un service minimum. Les urgences restent bien sûr assurées.
Dépots de Delhaize et Colruyt à l'arrêt
Si la grève générale a été annulée, des grèves sectorielles sont bel et bien prévues. Des préavis ont été déposés dans les secteurs du nettoyage et du gardiennage, de l'horeca, dans le secteur alimentaire (commerce et transformation) ainsi que dans le métal et les activités connexes et le textile.
Ainsi, des sociétés comme AB InBev, Coca-Cola et Arcelor, ou, dans le commerce alimentaire, les dépôts de Delhaize et Colruyt, devraient être à l'arrêt. Ensemble, ces secteurs emploient plusieurs centaines de milliers de travailleurs.
Actions des travailleurs d'ING et Caterpillar
Par ailleurs, le personnel de la banque ING mène, depuis 6h00, une action de protestation devant le siège social de la banque ING, avenue Marnix à Bruxelles. Les syndicats, réunis en front commun, et les travailleurs mènent leur première action de grande ampleur depuis l'annonce, lundi, de la suppression de 3.158 emplois au sein de la banque. Des travailleurs de Record Bank, filiale d'ING, qui sera intégrée dans la banque, ont aussi répondu à l'appel des syndicats. Environ 200 agences ING sont fermées ce vendredi.
Du côté de Caterpillar à Gosselies, plus de 500 personnes se sont rassemblées ce vendredi matin devant l'entreprise pour ensuite prendre en cortège la direction du bâtiment occupé par Agoria Wallonie Hainaut Namur. Parmi les personnes rassemblées devant l'entreprise se trouvaient des travailleurs de Caterpillar, des sous-traitants de l'usine mais également un ensemble de délégués syndicaux venus d'une série d'entreprises de la région de Charleroi, du Centre et de Mons. Marc Goblet, le patron de la FGTB était également présent.
Pourquoi cette manifestation ?
Les syndicats se disent inquiets par rapport à de nouvelles mesures budgétaires envisagées par le gouvernement de Charles Michel."A cela s'ajoute la politique destructrice menée par le gouvernement en matière de secteur public: les crédits de personnel sont rabotés, l'emploi diminue, les moyens de fonctionnement ont chuté de 20%, de nouvelles mesures en matière de pension s'annoncent, des entreprises publiques risquent d'être vendues, etc.", dénonce le front commun.
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