Peut-on tout dire, même en tant que militant? Maxime l'a appris a ses dépens. Il est gilet jaune et a publié de nombreuses vidéos en direct sur les réseaux sociaux. Il pourrait aujourd'hui se retrouver devant le tribunal correctionnel de Liège et risque jusqu'à trois mois de prison pour incitation à la violence et à la rébellion.
"C'est un coup de sang sur X blocages, X nuits passées dehors", affirme d'emblée Maxime, qui se fait aussi appeler Max le Belge. Il ne comprend toujours pas les motifs de son arrestation.
Il a été auditionné par les forces de l'ordre à propos d'une vidéo diffusée en direct sur les réseaux sociaux un soir de blocage. "La police de Liège on va rigoler avec eux à partir de demain, moi je vous le dis!", lance par exemple le gilet jaune sur un ton menaçant dans un live. Dans d'autres séquences, l'homme accuse aussi les médias de ne pas donner la parole aux gilets jaunes ou de "déformer la réalité".
Moi le problème c'est que je suis sur les lives comme dans la vie réelle
Nous avons rencontré Maxime. Il s'explique sur les circonstances qui entourent ses propos. "Je pense qu'on était 400 à peu près en live à 5h du matin. Sur l'énervement… moi le problème c'est que je suis sur les lives comme dans la vie réelle. Donc si je m'énerve et que je m'emporte un peu trop fort, je ne regarde plus si je suis en live ou quoi. D'ailleurs quand je disais ça je ne me filmais même pas", affirme Maxime.
L'homme a été déféré au parquet de Liège pour incitation à la violence et à la rébellion. "Le magistrat a demandé la saisie totale de mes téléphones, donc mes cartes SIM et mes deux téléphones sont saisis. Apparemment je ne les retrouverai pas, parce que ça aurait servi à un crime. J'ai appelé à la révolution soi-disant…", confie Maxime.
Des gilets jaunes venus le soutenir à sa sortie du palais de justice
Il y a deux semaines, le parquet de Liège avait annoncé durcir le ton quant à la publication de messages sur les réseaux sociaux. Mais depuis le début du mouvement, le live Facebook est devenu un véritable vecteur de communication. "En sortant du palais de justice je me suis rendu compte qu'il y avait des gilets jaunes de Namur, de Mons, de Marche, de Charleroi… Donc pour une arrestation on a encore montré que les gilets jaunes pouvaient se rassembler", explique "Max le Belge".
Aujourd'hui, Maxime risque trois mois de prison ferme et 8.000 euros d'amende. Pour lui comme pour les autres, le combat des gilets jaunes continue. Ils se rassembleront d'ailleurs pacifiquement ce samedi dès 14h au centre de Liège.
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