Le rebond des transmissions de coronavirus inquiète aussi ceux qui ont déjà été frappés par le virus. C'est le cas du docteur Antoine Sassine, urologue à l'hôpital Delta. Il avait passé plusieurs semaines en soins intensifs au début du printemps. Le médecin estime que les gens n'ont "toujours rien compris".
Le docteur Antoine Sassine a repris ses consultations il y a seulement deux semaines, après avoir guéri du coronavirus. Un retour au travail en douceur, à l'écoute d'un corps qui fonctionne encore au ralenti. "On est exténué et même… ce n'est pas de la fatigue, seulement on est vite exténué et ça arrive comme ça, en une fraction de seconde sans vous prévenir, brutalement. Vous êtes en train de faire quelque chose et vous sentez que vous n'en pouvez plus et là votre corps s'arrête", confie le chef du service urologie au Chirec.
Je ne voyais que des morts
Les séquelles sont encore bien présentes trois mois après avoir frôlé le précipice. Le 17 avril dernier, Antoine Sassine sortait de quatre semaines aux soins intensifs avec le sentiment d'être un miraculé.
"Vous vous êtes senti mort?", lui avait demandé notre journaliste qui l'avait interrogé à l'époque. "Tout à fait. A un moment donné je côtoyais mon père, des gens qui sont décédés depuis des années et des années. Et puis on voyait des choses… Je ne voyais que des morts", avait alors répondu le médecin.
Ce n'est pas une bête grippe… C'est un virus qui tue les gens
A 58 ans, cet urologue constate avec amertume la reprise de l'épidémie. "Les gens n'ont encore rien compris. C'est une maladie grave. C'est un virus qui tue. Ce n'est pas une bête grippe. Ce n'est pas une bête pneumonie. C'est un virus qui tue les gens", réagit le docteur Sassine.
Ce n'est pas une promenade, c'est un calvaire… Evitez-le
Aujourd'hui, il vit avec la peur, en tant que médecin et en tant que patient, d'être à nouveau confronté au virus. "Il faut mettre le masque. Il faut se laver les mains. Il faut prendre ses distances. Peut-être ce n'est qu'une petite période d'un mois ou deux mois, mais c'est très important", explique le médecin. "Ce n'est pas une promenade, c'est un calvaire… Evitez-le", conclut-il.
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