Deux suspects ont été arrêtés hier dans le cadre d'opérations anti-terroristes. L'un d'eux revenait de Syrie. C'est le cas d'une centaine de Belges en moyenne. Que deviennent ces "returnees" comme on les appelle? Que fait-on d'eux lorsqu'ils reviennent en Belgique. Eléments de réponse avec Benjamin Samyn et Thomas Kinet pour RTL-TVi.
Saïd M'Nari l’un des leaders du groupuscule ‘Sharia4Belgium’ a été arrêté à Anvers. Condamné dans le cadre du procès du groupuscule dissout. Il revenait de Syrie. En fin de journée, le Parquet fédéral a confirmé les perquisitions et les arrestations menées à Celles-en-Hainaut et à Verviers dans le cadre d’un autre dossier 'terroriste'. L’un des suspects a lui aussi effectué un voyage en Syrie. De manière générale, voici le parcours d’une personne qui revient d’une zone de guerre. Yannick De Vlaemynck, avocat pénaliste, explique: "Elle va surement être privé de liberté et être auditionné par les services de polices. Ensuite, il y aura parfois un magistrat instructeur qui devra apprécier s’il y a des indices sérieux de culpabilité de participation à un groupe terroriste."
Une suite pas prévue
Si les soupçons sont avérés la personne sera jugée. La peine de 5 ans est prévue pour les participants à l’activité d’un groupe terroriste. Dix ans pour les dirigeants. Mais que se passe-t-il quand ils sont emprisonnés ?Maitre Nabil Khoulalene, avocat pénaliste: "L’objectif est de prévoir un cadre pour éviter le risque de récidive et tenter de mettre en place ce qu’on appelle un phénomène de déradicalisation. Aujourd’hui, ça pose un premier problème, c’est qu’on ne trouve pas encore de véritable centre qui nous permettrait de diriger nos clients vers des thérapies de déradicalisation. Ça n’existe pas selon moi."
"Aucun processus de déradicalsiation à l’intérieur de la prison"
Les détenus sont tenus à des régimes particuliers d’isolement mais qui n’apportent pas vraiment de solutions. "On sait très bien que l’isolement n’est pas parfait. Il y a des contacts entre les différentes personnes suspectées de terrorisme ou condamnées pour terrorisme. Quand ils sortent de prison, il n’y a souvent eu aucun processus de déradicalsiation à l’intérieur de la prison", ajoute Yannick De Vlaemynck.
Selon des chiffres récents donnés par le ministère de l’Intérieur, plus de 450 Belges sont partis à un moment ou à un autre combattre en Syrie ou ont voulu le faire. 117 en sont revenus.
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