Au sein des soins palliatifs dans les services covid, nous avons suivi Nathalie. Cette infirmière au CHR Saint Joseph Mons est chargée d'accompagner les patients en fin de vie. Ceux qu'elle considère comme des frères ou des sœurs et à qui elle apporte un peu de réconfort. De la chaleur humaine qui fait cruellement défaut en ces temps de confinement.
Leur accorder des instants de bonheur
Depuis le début de la crise Nathalie est détachée dans les services Covid avec la mission de ramener un peu de légèreté à ces situations de détresse.
"C'est leur accorder des instants de bonheur dans des petites choses. Les aliments qu'ils préfèrent... Parfois c'est un petit massage des pieds et des mains", confie-t-elle.
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Pour Nathalie, ses patients au fil des heures prennent un visage différent. Des victimes du coronavirus qui deviennent presque des membres de sa famille. "Un patient en fin de vie, je le considère, selon l'âge qu'il a, comme un frère, une soeur, un père, une mère, un grand-père ou une grand-mère", souligne-t-elle.
Les mesures de confinement rajoute à la difficulté de ces soins palliatifs. Les patients sont coupés du monde, isolés de leurs familles qui ne peuvent les voir qu'une demi-heure.
"Pour un décès classique, ils peuvent venir les embrasser, peuvent les prendre dans leurs bras, s'ils veulent. Ici, tout ça c'est terminé pour l'instant. C'est encore plus difficile", indique Anne Delvigne, responsable du service soins intensifs au CHR Mons-Hainaut.
Chaque personne meurt comme elle a vécu
Dans cet hôpital, deux infirmières spécialisées assurent chaque jour l'accompagnement de trois patients chacun. Des heures entières à leur chevet, des souvenirs partagés et souvent du réconfort à apporter aux familles. "Il m'a dit, je voudrais leur dire que je les aime beaucoup et que je leur remercie pour tout ce qu'ils ont fait pour moi durant ma vie. Je trouvais important qu'il mette tout ça par écrit. Aussi je l'ai invité à me dicter une lettre que j'ai rédigé, et je dois dire que c'est un grand moment d'émotion dans le sens où monsieur m'a fait part d'une grande partie de son existence. Chaque personne meurt comme elle a vécu. Vraiment, je vois en lui beaucoup de sagesse, beaucoup de sérénité. Il aborde ce chemin-là avec effectivement toute cette sérénité. Ce n'est pas toujours le cas", raconte Nathalie.
L'infirmière a trouvé notamment dans la méditation la force de poursuivre ses accompagnement les uns après les autres. Une infirmière comme toutes ses collègues qui soigne aussi avec les mots.
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