Dans le cadre de la visite de députés et du ministre de l'intérieur à Tihange, la question de la sécurité de nos centrales nucléaires se pose, alors que de nombreux problèmes avaient été constatés. Où en est-on?
Plusieurs parlementaires visitent la centrale nucléaire de Tihange ce matin en compagnie du ministre de l'intérieur, Jan Jambon. L'objectif de cette visite est de voir si tout va bien et découvrir les investissements que compte faire Engie Electrabel sur place.
Les problèmes dans les centrales nucléaires ont été très nombreux ces derniers temps. Les arrêts y sont fréquents. Mais d'après Anne-Sophie Hugé, porte-parole de l'exploitant, Engie Electrabel, c'est plutôt normal. "Si la centrale elle-même détecte quelque chose qui n'est pas normal, que ça soit dans la partie nucléaire ou pas nucléaire, elle se met d'elle-même à l'arrêt. Ça fait partie de la vie d'une centrale et ça ne veut pas dire que la sureté n'est pas assurée", expliquait-elle ce matin à Bernard Lobet sur Bel RTL.
Tihange 1 redémarrera mi-février
Et d'après Damien Ernst, professeur d'électromécanique à L'UCL, nos centrales ne sont finalement pas si souvent indisponibles. "Le taux de disponibilité des centrales nucléaires belges n'est pas mauvais du tout", explique-t-il. Il rappelle qu'on a eu une période plutôt compliquée avec "Tihange 2, Doel 3, le sabotage sur Doel 4". Mais aujourd'hui, si le réacteur 1 de Tihange est à l'arrête depuis le mois de septembre, c'est parce que le bâtiment a été endommagé lors de travaux.
"On a juste un problème avec Thiange 1, pas du tout dans la partie nucléaire mais bien liée au fait que des ouvriers ont injecté trop de béton dans le sol et ça peut déstabiliser le sol sur certains endroits de la centrale, mais sinon, il n'y a pas eu tellement de problèmes ces deniers mois", explique encore Damien Ernst. Le redémarrage du réacteur devrait avoir lieu vers la mi-février. Quant aux microfissures qui concernent Tihange 2, une nouvelle inspection est prévue en avril.
Ce qui peut être amélioré, et l'agence de contrôle nucléaire l'avait souligné, c'est la culture de la sûreté. Engie Electrabel assure faire "le nécessaire".
"Garantir qu'il n'y aura jamais de problème, personne ne peut le faire"
"Nous investissons de façon constante dans nos outils : en moyenne 200 millions par an pour les deux sites nucléaires. Tous les 10 ans, les centrales font l'objet d'une révision en profondeur", argumente encore Anne-Sophie Hugé.
Selon elle, Tihange et Doel sont sûres. Le professeur d'électromécanique émet tout de même une petite réserve. "L'agence fédérale de contrôle nucléaire a quand même tapé plusieurs fois quand même assez sévèrement Electrable sur les doigts donc oui on doit lui faire confiance, maintenant ça reste quand même des outils industriels complexe et garantir à 100% qu'il n'y aura jamais de problème, personne ne peut le faire", ajoute-t-il enfin.
Vos commentaires