L'examen de français du CE1D organisé jeudi dernier pour les élèves de deuxième année secondaire était-il trop facile? De nombreux professeurs furieux et scandalisés ont critiqué l'épreuve. Nos journalistes ont rencontré le responsable du groupe de travail qui a élaboré le questionnaire.
L'examen de français du CE1D, soumis aux élèves de deuxième année du secondaire, est jugé trop simple par de nombreux professeurs, qui ont notamment exprimé leur colère sur les réseaux sociaux ou par email auprès de notre rédaction. "Un analphabète aurait pu le réussir", nous a écrit Catherine.
La ministre compétente, Marie-Martine Schyns (CDH) a répond qu'"On est ici dans un seuil de compétences minimal à acquérir pour passer à l'année suivante".
Nous avons cherché à savoir qui a construit le questionnaire et comment les rédacteurs justifient leurs choix de questions. Nos journalistes Loïc Parmentier et Didier Clippe ont rencontré Didier Nyssen, président du groupe de travail qui a écrit le test. L'équipe est composée de douze personnes: quatre enseignants, quatre conseillers pédagogiques, trois inspecteurs et un membre du comité de pilotage. "Il n'y a jamais de vote dans ce groupe de travail, nous travaillons par consensus. Nous nous réunissons de façon très régulière, une fois tous les 15 jours en moyenne et le processus de création d'une épreuve prend environ une année", explique Didier Nyssen.
"L'épreuve est calibrée pour l'ensemble des élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles"
Nos journalistes ont alors confronté le président du groupe "CE1D Français" aux critiques de nombreux professeurs. L'examen est-il trop facile? "En fait c'est le contrôle technique. Est-ce que les élèves qui réussissent le CE1D ont atteint le socle minimum de compétences pour pouvoir aller vers une troisième année? Il faut bien penser que l'épreuve est calibrée pour l'ensemble des élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles", explique Didier Nyssen.
La réaction des professeurs ne s'est pas fait attendre
Sur la page Facebook d'Enseignons.be, des professeurs ont déjà réagi à ces explications. "Le problème n'est pas tant qu'ils soient relativement faciles. Ce qui m'ennuie vraiment, c'est qu'il n'y ait plus aucun savoir nécessaire", écrit Olivier. "C'est sur cette base-là qu'un conseil de classe doit considérer les compétences acquises. Or un conseil de classe envisage toujours une délibération sur base d'une seule question: 'L'élève possède-t-il les compétences nécessaires pour poursuivre avec fruits l'année supérieure?' Donc cette épreuve CE1D ne répond pas aux besoins d'informations nécessaire pour qu'un conseil de classe puisse fonder sa décision", estime Ludovic.
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