La crise est partie d'une fraude potentielle, et la justice s'en mêle donc logiquement.
"Plusieurs perquisitions" sont en cours en Belgique et aux Pays-Bas dans le cadre de l'enquête sur l'utilisation frauduleuse de l'insecticide fipronil dans des élevages de poules pondeuses, à l'origine de la crise des oeufs contaminés, ont indiqué jeudi des parquets belges et néerlandais.
"Dans le cadre du dossier fipronil, plusieurs perquisitions sont en cours actuellement", indique brièvement le parquet d'Anvers, qui s'était jusqu'ici refusé à toute information sur l'enquête, dans un communiqué.
"Des perquisitions sont en cours aux Pays-Bas, menées conjointement avec les Belges", a pour sa part indiqué Marieke van der Molen, porte-parole du parquet néerlandais.
Une 'task force'
Le gouvernement fédéral a annoncé jeudi midi le lancement d'une task force chargée de se pencher sur la question de la contamination d'oeufs à l'insecticide fipronil. Le secteur concerné par la crise y sera représenté. Toutes les possibilités seront examinées "pour donner un ballon d'oxygène" aux entreprises bloquées, assure le Premier ministre Charles Michel.
Les ministres compétents dans ce dossier ont été chargés par le Premier ministre d'élaborer des propositions pour un soutien financier au secteur, qui seront communiquées la semaine prochaine. Le ministre de l'Emploi et de l'Economie Kris Peeters a déjà évoqué la possibilité de faire usage du chômage temporaire.
Celle d'une exonération ou d'un report du paiement des cotisations soit sociales, soit fiscales, a également été mentionnée par le gouvernement. Celui-ci étudiera par ailleurs si le fonds sanitaire peut être activé. Les accréditations des laboratoires d'analyse pourront également être étendues si nécessaire.
Ducarme a parlé avec l'Europe
Le ministre de l'Agriculture, Denis Ducarme, s'est de son côté déjà entretenu avec le Commissaire européen compétent et d'autres rencontres sont prévues concernant l'éventualité d'activer un fonds de crise. Les ministres en charge du dossier, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) et les secteurs concernés seront représentés au sein de la task force, qui communiquera directement avec les Régions, indique le gouvernement fédéral.
La crise est partie d'une fraude potentielle, a tenu à rappeler Charles Michel. "Et ce n'est pas l'Afsca qui a provoqué cette fraude. (...) Nous devons à présent gérer cette crise et en assumer les conséquences."
Le Premier ministre espère recevoir le plus rapidement possible les résultats des analyses effectuées dans différentes entreprises. En attendant, le gouvernement restera "vigilant" afin de pouvoir prendre "jour après jour des mesures rationnelles", en gardant la santé publique comme "priorité absolue".
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