Le quotidien des personnes censées gérer l'accueil les demandeurs d'asile en Belgique est rendu pénible par les conditions de travail. Il n'y a pas assez de personnel pour traiter les dossiers en temps et en heure. Résultat, les procédures s'allongent, les périodes de logement aussi, ce qui sature les centres d'hébergement. Par ailleurs, le nombre de demandes d'asile a augmenté durant l'été. Toutes les conditions sont donc réunies pour qu'apparaissent des tensions. "Cela peut déboucher sur des conflits verbaux voire physiques", regrette Thierry Pie, directeur du centre d'accueil de Rixensart.
Les centres d’accueil pour demandeurs d’asile sont pleins. À tel point qu’il faut installer des lits supplémentaires, voire des tentes ou encore des unités préfabriquées pour accueillir toutes les personnes ayant introduit une demande de protection en Belgique. La saturation est due à la combinaison de deux facteurs: d'une part, le nombre important de demandes d’asile ces derniers mois et d'autre part, le manque de personnel à l’Office des Étrangers. 8.000 dossiers sont en souffrance. "La procédure d'asile dure plus longtemps qu'auparavant, ce qui fait que le séjour dans nos structures d'accueil s'allonge et qu'on a besoin de structures d'accueil pour accueillir les nouveaux arrivants", explique Benoît Mansuy, porte-parole de Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile.
Tentes, containers, logements précaires : il faut trouver des solutions
Dans le centre d'accueil de Rixensart, les 170 places sont occupées. La situation dure depuis un an. "On pousse les murs, décrit Thierry Pire, directeur du centre d’accueil de Rixensart. Au lieu d'être trois dans une chambre, on est quatre. Au lieu de garantir un certain nombre de mètres carrés par personne (4, si possible chez nous), on augmente le nombre de personnes hébergées. Les hébergements deviennent précaires: on installe des tentes dans les parcs. On envisage l'arrivée de containers aussi".
Tous les espaces sont réduits: "Les tensions augmentent"
Les structures d'accueil ne sont pas adaptées aux très longs séjours: la situation devient donc difficile à gérer pour les travailleurs. Il y a un effet "boule de neige", comme le décrit le directeur du centre: "Moins d'espace, plus de tensions, plus de difficultés à gérer, dit Thierry Pire. (…) Le mécontentement des personnes est plus important et notre personnel est fatigué. Cela peut déboucher sur des conflits verbaux voire physiques. Le centre peut gérer des durées de séjour de 4 à 6 mois, mais pas plus d'un an comme c'est le cas maintenant. On a beaucoup de mal avec les résidents et des difficultés à leur expliquer pourquoi ça dure aussi longtemps".
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