Les braquages de pharmacies sont en hausse: + 20% en 2015, et le phénomène se poursuit en 2016. Les pharmaciens réclament un meilleur encadrement de la part de la police. Mathieu Langer et Michaël Harvie ont rencontré Hilde, une pharmacienne de Forest attaquée à plusieurs reprises.
Au revolver ou au couteau, Hilde a connu sept braquages à main armée dans sa carrière. "À chaque fois c'est assez spectaculaire, quand on regarde dans le canon d'un revolver, ça se retient", confie-t-elle.
Au fil des ans, elle s'est équipée de systèmes de sécurité afin d'éviter de pareilles mésaventures qui auraient pu lui coûter la vie. "On investit dans la sécurité, avec plusieurs caméras, on a forcément le bouton télépolice qui prévient très vite, et on essaie d'avoir le moins possible de liquide en caisse", explique la pharmacienne.
Les braquages en forte hausse
Les chiffres montrent que les braquages dans des pharmacies sont en augmentation. En 2015, 114 pharmacies ont été attaquées, soit 19% en plus qu'en 2014. Sur les six premiers mois de l'année 2016, le phénomène se poursuit avec déjà 86 attaques. Si la tendance se confirme, l'augmentation pourrait atteindre les + 50%.
En Belgique, 80% des voleurs à main armée sont des récidivistes, qui risquent une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.
"Les conseillers en prévention ne sont pas très proactifs"
"Chaque zone de police dans notre pays a des conseillers en prévention, mais pour l'instant ils ne sont pas très proactifs. Ce qu'on demande, c'est que ces conseillers aillent donner effectivement des conseils à nos pharmaciens pour encore mieux se sécuriser", estime Christine Mattheeuws, présidente du syndicat neutre pour indépendants (SNI).
Séquelles psychologiques
Pour un pharmacien braqué, au-delà de la perte d'argent, les séquelles psychologiques peuvent être lourdes. "Je peux m'imaginer que pour la plupart de mes confrères, ça ne doit pas être si évident que ça. C'est une question de tempérament. J'ai vu avec mes enfants que eux ça leur a pris plus de temps, surtout que la première fois, mon fils n'avait que huit ans", confie Hilde.
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