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L'amant de Véronique Pirotton avait porté plainte contre des médias: une plainte partiellement fondée, trois autres non

L'amant de Véronique Pirotton avait porté plainte contre des médias: une plainte partiellement fondée, trois autres non
 
 

Le Conseil de déontologie journalistique a traité plusieurs plaintes de l'amant de Véronique Pirotton relatives au traitement médiatique du dossier Bernard Wesphael, acquitté en octobre par la cour d'assises du Hainaut du meurtre de son épouse. Parmi celles-ci, une a été déclarée partiellement fondée et trois autres non fondées, indique le Conseil jeudi.

"Vérification des faits insuffisante"

L'amant de Véronique Pirotton (O.D.) avait introduit le 21 octobre 2016 une plainte auprès du CDJ au sujet d'un article publié par Supdresse. L'article affirmait qu'O.D. avait porté plainte contre son ex-compagne après le témoignage de celle-ci devant la cour d'assises du Hainaut. Or, selon le plaignant, l'auteur avait contacté son avocat qui avait indiqué ne pas avoir connaissance d'une plainte, ce qui n'est pas mentionné dans le papier. Lors de son audition par le CDJ, O.D. a précisé qu'il avait porté plainte contre cette femme, mais avant le procès en assises. Il ajoute que son droit à l'image et sa vie privée n'ont pas été respectés, sa photo ayant été publiée en illustration de l'article sans son autorisation. Dans son avis, le CDJ constate que "la vérification des faits a été insuffisante". Il relève encore que la rédaction de La Meuse "n'assume pas la responsabilité de ce qui a été publié puisqu'elle n'a pas répondu à la plainte". Plusieurs articles du Code de déontologie ont été enfreints, précise l'avis. Sur cette base, le CDJ estime la plainte fondée pour le média, mais par pour le journaliste, qui a "correctement effectué son travail de recoupement".

Au sujet du droit à l'image, le CDJ rappelle "qu'une personne qui entre dans le faisceau de l'actualité peut être assimilée momentanément pour ces faits à une personnalité publique. Le retentissement de l'affaire et du procès avait déjà conféré au plaignant une dimension publique, même si celle-ci était involontaire." Le Conseil est d'avis que le droit à l'image et le respect de la vie privée ont été respectés.

Plainte déclarée non fondée à propos d'une conversation téléphonique divulguée dans la presse

Trois autres plaintes ont été déclarées non fondées. Une faisait suite à la divulgation dans les pages de Sudpresse le 13 septembre 2016 du contenu de conversations téléphoniques entre Véronique Pirotton et son amant. O.D. dénonce "l'accumulation des articles dépréciatifs le concernant" ainsi qu'une attitude "malveillante et destructrice" du journaliste à son égard. Il dément qu'il y ait eu 35 appels téléphoniques entre lui et V. Pirotton le jour du décès de celle-ci. Après examen et audition du journaliste et du plaignant, le CDJ a noté que les éléments dévoilés avaient déjà fait l'objet de publications antérieures dans la presse. Il reconnaît par contre que ces révélations ont pu "nuire à la réputation du plaignant", ce qui n'est toutefois pas suffisant pour conclure qu'il y a eu une faute déontologique.

Des lettres échangées entre Véronique Pirotton et son amant

La diffusion par le même quotidien du contenu de lettres échangées entre Véronique Pirotton et son amant a également fait l'objet d'une plainte d'O.D. en mai 2016, pour "violation du secret de l'instruction" et "parti pris". Ce à quoi le CDJ répond que le secret de l'instruction ne s'imposait pas au journaliste. Il avance par ailleurs "qu'il y avait un intérêt général à diffuser ces lettres. (...) Dans un dossier où les pièces médiatisées du dossier étaient jusque-là essentiellement à charge de Bernard Wesphael, leur publication donnait du sens à une hypothèse défendue par l'accusé, celle du suicide."

Une interview de Wesphael

Enfin, O.D. s'était tourné vers le CDJ après des propos de Bernard Wesphael tenus dans un entretien télévisé après son acquittement, relayés par La Meuse. L'article est intitulé "Wesphael se méfie de O.D. parce qu'il est armé: on ne sait jamais ce qui pourrait lui passer par la tête". Pour le plaignant, le journaliste est "excessif dans ses propos" et certains passages ne sont pas vérifiés. Il regrette également que sa photo ait été publiée. Le Conseil de déontologie journalistique estime que "tous les propos que le plaignant attribue au journaliste ont en fait été tenus par B. Wesphael dans le cadre d'une émission de télévision", et qu'ils sont clairement attribués à B. Wesphael par le journaliste. "Le nombre d'articles à son sujet, que le plaignant perçoit comme du harcèlement, ne constitue pas en soi un manquement déontologique: chacun de ces articles est en effet lié à un fait d'actualité", souligne aussi le CDJ.


 

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