Le groupe Brico envisagerait, entre autres, de se séparer d'une centaine de collaborateurs dans un plan de restructuration qui a été présenté lundi aux représentants syndicaux. Le personnel du magasin Plan-it de Ghlin a décidé d'arrêter le travail cet après-midi.
Un conseil d’entreprise extraordinaire a eu lieu hier après-midi chez Brico. La chaîne de magasins de bricolage a annoncé aux représentants syndicaux son intention de restructurer. Ce matin, les cadres syndicaux ont fait part des intentions de la direction à tous les travailleurs du groupe.
Selon nos informations, Brico prévoirait les mesures de restructuration suivantes:
- Plus de 100 emplois seraient menacés (les licenciements secs devraient être évités par des départs à la retraite)
- Les pauses de 15 minutes par 4 heures ne seraient plus comprises dans le temps de travail
- Plus de flexibilité serait demandée aux travailleurs, dont l’obligation d’accepter une mutation vers un autre magasin en cas de sureffectif
Grève spontanée au Brico Plan It de Mons
Au Brico Plan It des Grands-Prés à Mons, ces quelques informations livrées aux travailleurs passent mal. Tellement mal qu'on y mettait le dernier client dehors à 13h45. Un mouvement de grève spontané a été déclenché. "On n’a pas voulu leur faire la fleur d’attendre les dernières réunions. On ferme le magasin. Et d’après ce que j’entends, d’autres sièges sont en train de fermer aussi", nous déclarait une de nos sources, qui nous ont alertés via notre bouton orange Alertez-nous.
"C'est un mouvement qu'on fait par colère, parce que ce qu'ils veulent surtout, c'est récupérer de l'argent, directement sur le petit personnel", a confié une travailleuse à notre journaliste Jimmy Meo.
Le syndicats s'interrogent
"Quand ils annoncent 100 équivalents temps plein en moins, on ne sait pas où, le pourquoi et le comment. Donc pourquoi cette réduction d'effectifs doit-elle avoir lieu alors qu'on sait que dans les magasins, il n'y a pas de personnel en surnombre ?", a expliqué Bertrand Delplanque, secrétaire permanent SETCa, à notre journaliste Jimmy Meo.
"Ne veut-on pas habiller la mariée pour mieux la revendre", craint pour sa part Gino Cusumano, secrétaire permanent CNE.
Un plan encore flou et pas encore négocié par les syndicats
La responsable SETCa, qui a rencontré hier la direction, dit comprendre le sentiment des travailleurs, mais déplore un mouvement de grève prématuré. En effet, les négociations n'ont même pas encore débuté entre syndicats et direction. "Une grève se doit d'être utile et là, elle ne l'est pas. Je comprends le ras-le-bol des travailleurs. Il est évident que 100 équivalents temps-plein, ce n’est pas rien et ce n’est pas gai à entendre. Mais on sait aussi que la population chez Brico est relativement âgée et donc des solutions de départs naturels sont possibles. Pour l’instant, les informations que nous a données la direction sont très peu précises. Certains ont fait passer une information déformée hier pour faire paniquer les travailleurs et ce n’est pas correct. Nous, on a réclamé un nouveau conseil d’entreprise la semaine prochaine qui nous a été accordé. Donc on n’est pas dans un schéma de rupture du dialogue, mais d’attente. D’autant qu’on n’est pas dans une restructuration au sens de la loi Renault. On verra donc en fonction de ce qui sera finalement sur la table s'il y a nécessité ou non d'un rapport de force" avec la direction.
Vos commentaires