La police fédérale a encore mené des actions de protestation ce vendredi. Le préavis de grève est arrivé à échéance lundi et, depuis, les actions se succèdent, jour après jour. Des citoyens ont été surpris par ces actions.
Stefano a appuyé sur notre bouton orange Alertez-nous ce vendredi après-midi alors qu'il se trouvait dans une impressionnante file d'attente à l'aéroport de Charleroi. "J'ai un avion à prendre pour rejoindre une maman qui est en train de mourir. Je ne suis pas certain d'y arriver. Si vous devez prendre l'avion à Charleroi, soyez bien à l'avance. En 1h30, j'ai parcouru trois mètres dans cette marée humaine", nous a-t-il confié.
Les raisons de la longue file d'attente? L'action de zèle de la police aéroportuaire dans les aéroports ce vendredi. Le matin, c'était à l'aéroport de Bruxelles, l'après-midi à celui de Charleroi. Les policiers manifestent ponctuellement depuis le début de la semaine pour revendiquer des hausses de salaire et une révision du dispositif de fin de carrière. Jusqu'ici, ils n'ont rien obtenu. Ce jeudi, la discussion a encore échoué.
Le terminal de l'aéroport de Charleroi (BSCA) frôlait la congestion vendredi en milieu d'après-midi après que les policiers participant au mouvement de grève organisé depuis le début de matinée ont décidé de lever un barrage barrant l'accès à l'aéroport.
La levée du barrage a provoqué l'afflux de passagers au niveau du terminal et des files au sein de celui-ci, a indiqué le porte-parole de BSCA. Selon ce dernier, ces files pourraient engendrer des retards et pourraient même le cas échéant empêcher certains passagers d'embarquer à temps dans leur avion. "Le personnel de l'aéroport est en train de voir avec les compagnies aériennes dans quelle mesure il est possible de retarder l'enregistrement ou l'embarquement pour certains vols", a ajouté le porte-parole.
Une dizaine de vols retardés en matinée à Zaventem
Une dizaine de vols ont dû être retardés vendredi matin à Brussels Airport en raison des actions syndicales de la police, indique l'aéroport. Le retard était de maximum une heure, et tout semblait revenu à la normale vers midi. Depuis lundi, de nombreux policiers protestent contre leurs conditions salariales par des actions de zèle ponctuelles, sur les axes routiers, dans le transport de détenus ou encore à l'aéroport.
On ignore si des passagers ont raté leur vol, comme c'était arrivé plus tôt dans la semaine, mais a priori ils ont tous été attendus pour le décollage. Après une action de zèle au contrôle des passeports pour les liaisons hors Schengen, les policiers ont mené une autre action sur les routes d'accès menant à l'aéroport. Les perturbations y ont été limitées, selon la porte-parole de Brussels Airport, Ihsane Chioua Lekhli
Certaines audiences perturbées à Liège
Le front commun syndical pour les services de police a également mené ce matin une action devant le palais de justice de Liège ciblant le transfèrement des détenus vers les différentes audiences. L'action menée au palais de justice de Liège, sous la forme d'un zèle particulier, ciblait deux points précis. A l'entrée du bâtiment, les policiers ont procédé à un contrôle des identités des justiciables et ont ralenti leur entrée dans le palais de justice, provoquant une file d'attente d'une heure.
L'action la plus importante ciblait le transfèrement des détenus vers les différentes audiences du jour. Les agents de la direction de la sécurisation (DAB) de la police fédérale, chargés des transfèrements des détenus, n'ont assuré que certains voyages vers la chambre du conseil de Liège, pour éviter la remise en liberté de certains détenus pour raison de procédure. Devant les autres chambres, les détenus n'ont pas été transférés.
Les agents ont procédé à leur mission avec zèle. "Les fourgons qui partent du palais pour effectuer les transfèrements des détenus ont été examinés avec soin pour vérifier qu'ils sont en ordre avant de quitter les garages. Pour des raisons de sécurité, les voyages se réalisent avec un nombre de détenus limité et dans le plus strict respect du code de la route. Avec, par exemple, le respect de piétons qui traversent. Les comparutions à la chambre du conseil sont assurées avec retard. L'action ne porte pas sur les éventuels voyages vers les hôpitaux pour des raisons de santé", a détaillé Fabrice Discry pour le Syndicat national du personnel de Police et de Sécurité, l'un des syndicats concernés.
Aucun détenu n'a comparu aux audiences correctionnelles. Le prochain mouvement d'action pourrait toucher le palais de justice de Liège mercredi prochain. "Le mouvement va se durcir, avec des actions qui se dérouleront chaque semaine jusqu'à la fin du mois de janvier", annoncent les syndicats.
Vos commentaires