Dans certains endroits de la Belgique comme au Signal de Botrange, la neige tombe. Des flocons que redoutent tous les fruiticulteurs et viticulteurs. Avec le soleil de ces derniers jours, les premiers bourgeons sont sortis et il s'agit aujourd'hui de les protéger par tous les moyens.
Terminé les méthodes ancestrales, dans ce vignoble à Estinnes, plus question de brûler de la paille au pied des vignes. Pour protéger les bourgeons déjà sortis, les viticulteurs se tournent vers l'innovation et les nouvelles technologies. 1.200 mètres de lumières infrarouges développés par une société belge viennent d'être installées.
"C'est un rayonnement infrarouge dont la force est qu'il va dégager de la chaleur qui va rayonner autour sans être perturbé par le vent ou la pluie. Grâce à cela, on peut normalement gagner 2 à 3 degrés", explique John Leroy, oenologue du Domaine des Agaises.
Coût du dispositif : 3.500 euros pour protéger 12 ares, soit une toute petite parcelle sur les 32 hectares du vignoble. Il faut donc combiner différents systèmes : trois tours antigel sont installées depuis plusieurs années et ont sauvé une partie de la récolte l'an passé.
"L'année dernière on a perdu quand même 40% de la production, les brasseurs d'air ont malgré tout bien protégé et sur les dernières années, on remarque qu'ils ont une très belle efficacité", déclare l'oenologue. Une tour antigel représente un investissement d'environ 50.000 euros et protège 5 hectares de domaine.
Du feu allumé ce soir dans certains vignobles
Dans un autre vignole, on a également installé trois tours similaires, mais ici, un feu sera probablement allumé durant les prochaines nuits. "On va faire un mélange entre le bois et les pailles. On va les mettre au pied des tours antigel ainsi, on va créer de la chaleur qui va remonter, et la tour antigel pourra commencer à brasser l'air chaud. On pourra ainsi le mélanger avec l'air froid du sol et gagner quelques degrés et éviter des dégâts importants", explique German Mulet, responsable de production du Domaine du Chant d'Eole.
C'est une période de stress et de vigilance intense qui s'étend de plus en plus pour les viticulteurs. Avec le changement climatique, les premiers bourgeons sortent un mois plus tôt qu'il y a 20 ans.
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