Les visites domiciliaires ne concernent que les réfugiés qui ont déjà reçu l'ordre de quitter le territoire. Ce qui veut dire que les Belges qui accueillent chaque jour les migrants tout juste arrivés au parc Maximilien ne risquent rien. Nous avons voulu savoir justement ce qui motive ces centaines de Belges à ouvrir les portes de chez eux. Simon Francois et Steve Damman sont allés à la rencontre des bénévoles pour le RTL info 13H.
Nicou, 74 ans, vient d’arriver aux abords du parc Maximilien. Elle a demandé à un ami taximan de l’aider à venir chercher l’un des migrants qui se rassemblent ici chaque soir. Le jeune Soudanais qu’elle accueille souhaite garder l’anonymat. Nous l’appellerons Ahmed. Cet hébergement, c’est une première pour Nicou. "Il y a très longtemps que j’y pense mais j’avais le problème du transport."
Une démarche évidente
Nicou montre à Ahmed sa chambre pour la nuit. "Vous préférez prendre un bain ou manger d’abord?", lui demande-t-elle. Pour se comprendre, il leur suffit de quelques mots, quelques gestes. Un accueil chaleureux, une démarche évidente pour Nicou. "J’ai une pièce qui peut servir de chambre d’ami et puis cette chambre d’ami qui ne sert pas alors qu’il y a des gens qui ont froid, qui sont vraiment dans… Je ne vais pas dire l’inconfort parce que le mot n’est pas assez fort."
Nicou se dit soulagée par le mouvement citoyen de ce week-end. Le projet de loi autorisant dans certains cas des visites de la police au domicile d’hébergeurs lui évoque en revanche les heures les plus sombres de notre histoire. "A l’époque, ceux qui ont caché, hébergé des Juifs, ils ont payé un lourd tribut. J’espère qu’on n’ira pas jusque-là en Belgique."
Les bénévoles se démènent pour trouver un toit pour tous les migrants
Alors que Nicou et Ahmed passent à table, au parc Maximilien, les bénévoles continuent d’organiser l’hébergement de ce soir. A 21h30, il faut encore trouver un toit à une quarantaine de personnes.
Fernanda peut en accueillir deux chez elle, elle servira de chauffeurs pour deux autres jeunes Soudanais. Pour elle aussi, cet engagement est une évidence. "Moi, j’ai été reçue, accueillie... Tu entends mon accent, je ne suis pas d’ici et j’ai eu quatre enfants. La Belgique est accueillante, il faut qu’ils restent", affirme Fernanda Guzman.
Ce soir, comme chaque soir, une centaine de bénévoles de la Plateforme citoyenne trouvera un toit pour tous les migrants du parc Maximilien.
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