Hier, l’éditorial du journal Le Monde se penchait sur le plat pays qui est le nôtre, sous la forme d’un procès où le but serait de prouver que la complexité institutionnelle de notre pays nous a empêché de déjouer les attentats de Paris… A cette fin, un parallèle a été fait avec l'affaire Dutroux, cette débâcle qui nous a poussé à réformer police et justice dans notre pays. L’article commence par passer un peu de pommade à nos compatriotes. "Les Belges sont nos frères, on aime leur humour" … en citant la dernière phrase de Philippe Geluck.
Oui, on est bien la base arrière du terrorisme islamique
Mais rapidement, il rappelle ce que tout Belge sait déjà: qu’on est la plaque tournante du terrorisme, et depuis longtemps. Paris, le Thalys, le Musée juif, les attentats de Madrid en 2004 et l’assassinat du commandant Massoud en 2001. "Tous ont vécu ou sont passés par le royaume, échappant le plus souvent au radar de ses services de renseignement." La Belgique, également "centre d’endoctrinement et de recrutement", avec pour preuve le fait que proportionnellement à notre population, c’est la Belgique qui envoie le plus de djihadistes rejoindre les terroristes en Syrie.
Tous les partis belges se protégeraient les uns les autres?
Pourquoi ? Selon Le Monde, il y a deux raisons… essentiellement politiques. Il y a "la trop grande tolérance d’autorités municipales, régionales ou fédérales surtout soucieuses de ne pas troubler la paix civile", qui auraient donc fermé les yeux sur le financement de l’islam chez nous par l’Arabie saoudite et sur les imams extrémistes, laissant naitre le djihadisme. Ensuite, il y a notre système politique qui empêcherait nos dirigeants de reconnaitre leurs torts. "Le système des coalitions fait que, depuis l’émergence du terrorisme islamiste, à peu près toutes les formations démocratiques ont participé au pouvoir et pourraient en être jugées coresponsables." Donc selon Le Monde, c’est pour cette raison que personne chez nos politiciens ne désigne de responsable dans les autres formations politiques.
Petite parenthèse pour signaler que depuis cet édito, la N-VA a copieusement accusé le PS d’être à la base de la naissance et de la montée de l’islamisme à Bruxelles.
On aurait trop subdivisé le pouvoir en Belgique, donc on serait moins efficaces
Résultat: selon l’éditorialiste du Monde, "la Belgique doit se ressaisir" comme après l’affaire Dutroux, où on avait réformé notre police et notre justice. Mais notre pays resterait "prisonnier d’un débat institutionnel qui lui a fait perdre de vue l’importance de ses missions régaliennes. Confondant régionalisation et efficacité."
Sauf que les missions régaliennes (défense, justice, police, donc antiterrorisme), justement, n’ont jamais été régionalisées. C'est toujours bien l'Etat fédéral qui gère ces matières. Et les nombreuses victoires de nos services de renseignement pour déjouer des attentats prouve qu'il fonctionne plutôt bien, ce que l'édito du Monde reconnait.
Un avis à lire sur le site du Monde.fr.
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