Le virologue Emmanuel André a détaillé ce midi trois solutions qui sont envisagées pour éviter une deuxième vague de coronavirus. Selon le virologue, aujourd'hui, la Belgique fait face à une situation contrôlable avec la prise de mesures localisées.
Les chiffres du coronavirus continuent d'inquiéter en Belgique. Le nombre de contaminations augmente et le prochain Conseil National de Sécurité, prévu demain (jeudi), pourrait être le théâtre d'une série de décisions afin d'endiguer cette reprise de l'épidémie dans notre pays. Selon Emmanuel André, virologue, ce sont des solutions localisées qui doivent être envisagées.
Comme un reconfinement local, au sein de quartiers, de familles ou de villes ? "C'est une solution qui est mise sur la table", confirme le virologue. "Dans certaines situations quand le virus circule encore de manière localisée. On sait qu'il peut se propager soit de façon géographique, dans des quartiers, mais aussi de manière plus sociale ce qui peut déborder de quartiers bien précis. Dans certains cas, on peut imaginer mettre certains quartiers en 'lockdown', comme dans certains pays. Mais cela doit s'accompagner de certaines mesures. Le but n'est pas de fermer pendant une longue période. Il faut que l'on puisse faire un dépistage massif pour prendre ces personnes en charge et pas simplement les mettre en isolement", a-t-il ensuite détaillé.
Mais pour lui, l'un des enjeux réside dans le tracing. Il a encore souligné l'importance du traçage des contacts des malades pour endiguer une éventuelle seconde vague. "Le tracing fonctionne, on connaît ses avantages et ses limites. C'est un système qui est encore en train d'être amélioré", confie Emmanuel André dans le RTL INFO 13H. "C'est un des outils très importants, en plus de la modification des comportements de chacun, c'est un élément clé sur lequel tout le monde peut agir. D'autres mesures doivent être ajoutées dans certains circonstances. Aujourd'hui, malgré le tracing, on est encore avec ce r qui est au-dessus de 1 depuis un certain temps. Cela signifie que si rien n'avait été fait, il sera probablement nettement plus haut. Mais il y a du travail à faire. Il faut compléter les mesures actuelles avec d'autres stratégies qui vont permettre à chaque fois d'éteindre rapidement les feux avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'un nombre massif de gens soient infectés et que des mesures ciblées soient impossibles pour contrôler l'épidémie".
Il est ensuite revenu sur l'idée de réduire la bulle sociale. Actuellement, chacun peut voir 15 personnes par semaine. Est-ce que cela devrait être revu à la baisse ? "On peut éventuellement la restreindre à certains endroits, c'est aussi une proposition sur la table", répond le virologue. Mais lui prône surtout des efforts dans la communication afin d'éviter de devoir prendre une telle décision. "Il faut surtout faire extrêmement attention à la façon dont on peut faire parvenir ce message de prévention, comme faire adhérer la population, surtout dans des groupes qui sont moins réceptifs à ce genre de messages. On parle beaucoup des jeunes, qui ne lisent pas beaucoup les communiqués de presse, qui suivent les médias traditionnels. Il faut voir comment les intégrer dans la réponse, comme certaines communautés qui n'ont pas accès suffisamment à l'information et aux outils. Il faut considérer cela comme une problématique globale à la Belgique mais en intégrant des interventions ciblées, rapides, précises par rapport aux populations touchées", explique-t-il en conclusion.
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