Lors du comité de concertation tenu en urgence hier, les experts ont décidé de reporter le retour en classe à 100% et de rendre obligatoire le port du masque dès 10 ans. Au lendemain de ces prises de décision, comment réagissent les acteurs de l'enseignement ?
Elle est directrice de 29 classes de primaire et de maternelle à l'Institut Notre Dame d'Anderlecht. Dès mercredi prochain, Christine Toumpsin va devoir imposer le masque à plus de 150 élèves de son école et elle a bien du mal à l'accepter.
"Je ne sais pas trop quoi penser de cette mesure parce que pour des enfants de 5e et 6e primaires, porter un masque toute la journée je ne pense pas que ce soit faisable", explique la directrice de l'école au micro de RTL Info. "C'est peut être une protection nécessaire mais un enfant va enlever son masque, le remettre, vouloir respirer, avec les lunettes ça fait de la buée, etc. Ils ne savent pas gérer", s'indigne-t-elle.
"Je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus"
La directrice n'est pas la seule à s'indigner face à de telles mesures. Les enseignants aussi se découragent à cause des nombreux protocoles pour lutter contre la propagation de l'épidémie dans les établissements scolaires. Alors quand le gouvernement leur demande de réfléchir pendant le week-end à des mesures supplémentaires, les voilà bien démunis...
"Je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus. La fourniture des masques doit être assurée et on doit respecter au mieux les mesures sanitaires mais c'est ce qu'on fait déjà depuis longtemps", estime Joseph Thonon, président CGSP enseignement.
Et pourtant, tous le reconnaissent: le virus circule dans les écoles et particulièrement dans le fondamental. Dans l'institut que dirige Christine Toumpsin, au moins 10 enseignants ont été contaminés par les élèves depuis septembre. Elle réclame la vaccination pour le personnel enseignant.
"On nous considère comme métier essentiel parce qu'on on veut garder les écoles ouvertes. Mais quand on veut la protection de la vaccination, nous ne sommes plus considérés comme faisant partie des métiers critiques. Donc c'est aussi un double-langage que l'on entend depuis le début de la pandémie", dénonce Christine Toumpsin.
Fermer les écoles où des foyers de contaminations sont identifiés est l'une des hypothèse évoqués par certains syndicats. Une réunion avec la ministre de l'enseignement devrait avoir lieu ce lundi matin afin de trouver des solutions pour le secteur.
Vos commentaires