Comme en 2014, nous risquons de connaître une pénurie d'électricité durant l'hiver. A-t-on tiré les leçons de 2014 ? Reportage de Mélanie Renda et Bruno Spaak.
Il y a 4 ans, le risque de blackout est sur toutes les lèvres. À l’époque, trois réacteurs nucléaires sont fermées pour l’hiver. Aujourd’hui, la situation semble pire. Doel 1 et 2 seront fermés pour des problèmes de tuyauterie. Tihange 1, pour des raisons de maintenance. Tihange 2 et 3 pour des anomalies de béton. Au total, 6 réacteurs sur 7 à l’arrêt.
Le gendarme du secteur, l’agence fédérale de contrôle nucléaire, estime qu’il faut temporairement fermer les réacteurs pour des raisons de sécurité.
"Le seul responsable qu’on peut identifier, c’est une doctrine en termes de sécurité nucléaire extrêmement contraignante et un opérateur des centrales nucléaires, Engie Electrabel, qui a fait son boulot magnifiquement bien sur ce dossier-là", explique Damien Ernst, professeur en électromécanique, spécialiste des réseaux électriques.
"Il y a aucune solution à trouver à l’heure actuelle"
Le vieillissement des infrastructures ne date pas d’hier. Fallait-il alors prévoir des réserves stratégiques d’urgence ? Peut-être, sauf que l’offre est faible sur le marché. Il y a une centrale à Vilvoorde, mais ça ne remplace pas l’énergie de six réacteurs nucléaires
"La seule chose qu’on aurait peut-être pu avoir en plus à l’heure actuelle, c’est éventuellement une ou deux centrales au gaz si on avait arrêté Tihange 1 et on avait décidé de ne pas le prolonger", explique Damien Ernst. "Il y a aucune solution à trouver à l’heure actuelle ou très, très peu de solutions. Peut-être redémarrer les réacteurs nucléaires. C’est la seule crédible que je vois", ajoute-t-il.
Si la Belgique ne trouve pas d’alternative, les experts estiment qu’il pourrait manquer 3800 mégawatts en novembre pour couvrir la consommation du pays.
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