En Fédération Wallonie-Bruxelles, la réforme de l'enseignement est lancée. Les congés d'été seront raccourcis et le planning revu de fond en comble. Mais cela n'est pas encore le cas en Flandre, ce qui génère certaines situations compliquées.
Coline est une maman de trois enfants, issus d'une famille recomposée. Certains sont scolarisés dans l'enseignement francophone, d'autres dans l'enseignement flamand. Cette semaine, elle a appris, comme tout le monde, que l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles allait être réformé. Le calendrier a été revu, avec des vacances d'été raccourcies et un nouveau cycle de sept semaines de cours pour deux semaines de vacances. Si l'idée lui plaît, le fait que la Flandre n'embraye pas lui pose problème.
"Je ne suis pas contre la réforme, mais je voudrais qu'elle soit réfléchie de façon uniforme", lâche Coline sur le plateau de l'émission C'est pas tous les jours dimanche sur RTL-TVI. "Là, je me retrouve avec trois enfants de moins de dix ans, qui ont 20 semaines de congés sur l'année. 20 semaines ! Entre février et mai, je me retrouve avec des enfants en congé pendant 7 semaines", lâche-t-elle ensuite. Il est vrai que le calendrier flamand ne sera pas modifié, ce qui crée des conflits potentiels.
Dans l'enseignement flamand, il faut un peu de stabilité. Ce n'est pas le moment de faire une grande réforme
Interrogé sur une éventuelle application de la réforme en Flandre, Gilles Verstraeten, député bruxellois (N-VA) a été très clair. "Dans l'enseignement flamand, il faut un peu de stabilité. Ce n'est pas le moment de faire une grande réforme", a-t-il déclaré. "Nous ne pouvons pas y aller comme ça, entre la soupe et les patates. Cela a un impact sociétal assez large, sur les familles, sur le volontariat ou sur le fait que l'année académique est différente de l'année scolaire. Il y a aussi des gens qui n'ont que 20 jours de congé, qui doivent réfléchir à quand partir en vacances, au fait de déposer ou pas les enfants à la crèche. Cela a des effets secondaires sociétaux qui doivent être pris en compte pour une réforme comme celle-là. Il faut avoir un long débat, avec tous les secteurs concernés et pas uniquement celui de l'enseignement. Avec les scouts, des parents, des syndicats et prévoir des solutions sur des problèmes secondaires qui peuvent arriver", s'est-il ensuite justifié.
Comprenez que la Flandre ne sera pas partante pour une réforme de ce genre d'ici la rentrée 2022.
La ministre Caroline Désir réagit
"Ce n'est pas du tout une réforme improvisée sur un coin de table, la réforme, on en parle depuis 30 ans", rétorque Caroline Désir, ministre de l'Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles (PS). "C'est une réforme qui touche tous les pans de notre société, c'est important de concerter, je ne suis pas partie de rien. Cela fait partie d'un ensemble beaucoup plus vaste qui est celui d'un enseignement d'excellence et qui est l'un des chantiers. Tous les acteurs de l'enseignement sont d'accord avec nous", poursuit-elle ensuite.
D'autres problèmes peuvent subsister, notamment concernant les accords de garde d'enfants entre parents divorcés. Là, ce sont des avocats qui devront intervenir.
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